Le Hirak est peut-être, de fait, suspendu à Alger à cause de l’impressionnant dispositif sécuritaire déployé depuis cinq vendredis, par les autorités. Mais, rien ne semble arrêter les marches populaires pour le changement du régime, dans les wilayas de Kabylie.
A Tizi-Ouzou et à Bejaia, la population est déterminée à maintenir les manifestations pour « le changement radical », « le départ du système », « pour une Algérie libre et démocratique » et pour l’Etat de droit et des libertés ». Tels sont les slogans scandés à Bougie et dans la ville des Genêts ce vendredi, 18 juin, qui marque l’acte 122 du Hirak.
Des milliers de manifestants ont battu le pavé à Tizi-Ouzou, malgré la chaleur, moins d’une semaine après des élections législatives discréditées et rejetées par sa population, comme le prouve ce 0,72% de taux de participation.
Les marcheurs ont emprunté l’itinéraire habituel, de l’université Mouloud Mammeri, passant par la rue Lamali et la grande rue, avant d’atterrir au mémoriel des martyrs. « Allaho akbar mavotinach » (Nous n’avons pas voté) a longtemps été scandé par les marcheurs qui réaffirment ainsi que les 11 nouveaux députés ne représentent pas la wilaya.
A Bejaia également, les manifestants ont démontré une fois de plus leur détermination à poursuivre les marches du Hirak jusqu’au « départ du système ». « Ce pouvoir doit comprendre qu’il est indésirable. Il doit céder sa place et permettre l’instauration de l’Etat de droit et des libertés », a lancé un citoyen au micro du site ‘’El-Hogra’’.
La meilleure preuve, dit-il, de ce rejet, et la dernière élection « rejetée par les algériens ». « Anelhu, anelhu, alama yeghli udavu » (Nous marcherons jusqu’au départ du système), est le slogan qui a été le plus scandé lors de ce 122e vendredi qui confirme encore la détermination des béjaouis à maintenir la flamme malgré la répression. Ces derniers n’ont pas oublié les détenus du Hirak, appelant à leur « libération immédiate ».
Par ailleurs, à Bouira, une grandiose marche a été organisée du côté d’El Asnam, où les manifestants ont réitéré les revendications habituelles du Hirak « Pour un Etat civil et non militaire » et le « pour le départ de la Issaba ».