Le Hirak résiste en Kabylie. A Tizi-Ouzou, à Bejaia et à Bouira, les algériens sont sortis par milliers, marquant la 125e marche du mouvement populaire du 22 février.
La population locale de ses wilaya n’a, pourtant pas marché seule, puisque des activistes Hirakistes et citoyens sont venus de différentes régions de l’Algérie comme pour signifier cette « unité du Hirak » en réponse à la feuille de route du pouvoir qui veut le réduire en Kabylie. D’Alger, de Boumerdès, voire même de Djelfa et de Guelma, des dizaines de citoyens ont rejoint la ville des Genets, a-t-on constaté ce vendredi 9 juillet.
La marche populaire a emprunté l’itinéraire habituel sous un soleil de plomb qui n’a pas empêché les participants de sortir pour revendiquer un changement radical du régime, mais aussi marquer leur soutien aux détenus d’opinion. D’ailleurs, c’était le mot d’ordre principal de ce 125e vendredi, à Tizi-Ouzou, à Bejaia, comme à Bouira où une marche qui a drainé quelques centaines de personnes a pu être organisée à Ath Laksar.
Les détenus d’opinion dont le nombre actualisé le 8 juillet par le CNLD (Comité national pour la défense des détenus), a baissé à 281 après les dernières mesures de grâce présidentielle, ont eu la part du lion des slogans. « Noudou ya lewlad, khawetna fi lahbas » (Manifestez vous, nos frères sont en prison), « Atelgou wladna, yâaydou mâana » (Libérez nos enfants pour qu’ils passent l’Aid avec nous), ont scandé les algériens lors du 125e vendredi du Hirak.
Dans la ville de Yemma Gouraya, la mobilisation ne faiblit pas. Ils étaient des milliers de citoyens à battre le pavé, munis de banderoles aux slogans habituels de « Système dégage », « Etat civil et non militaire » et « Pour un Etat de droit et des libertés ».
Par ailleurs, des rassemblements de citoyens ont eu lieu à M’sila, Sidi Bel Abbès, Ain Beida, Bechar et Mostaghanem, selon des vidéos diffusées en direct et partagées sur les réseaux sociaux.
D’autres slogans ont fait leur apparition à l’occasion de ce vendredi 125 tel que l’appel au jugement de l’ancien ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati : « Djibouh, Djibouh… Zeghmati L’El Harrach » (Amenez Zeghmati à la prison d’El Harrach). Ou encore ce slogan à travers lequel les marcheurs dénoncent un 5e mandat déguisé : « Mazal Bouteflika, Khamsa b Lwathiqa » (Bouteflika est encore là, un 5e mandat par procuration).
Ahmed Ouali
