L’Algérie commémore aujourd’hui le 20 août, double anniversaire de l’offensive du Nord-Constantinois (1955) et du Congrès de la Soummam à Ifri Ouzellaguen dans l’historique willaya III. 65 ans après cet événement majeur qui a structuré la Révolution de Novembre 54 et jeté les base d’un futur Etat démocratique et uni, l’Algérie de 2021 se trouve encore incapable de dépasser des questions, pourtant tranchées par des chefs visionnaires.
C’est ce que pointe Hakim Belahcel, membre de l’Instance présidentielle du Front des forces socialistes (FFS), dans une contribution, sous le titre « Héritage du Congrès de la Soummam. Au firmament de l’unité nationale », publiée sur sa page Facebook.
« 65 ans après la tenue des assises de ce congrès national, qui a donné lieu à la rédaction d’une plateforme monumentale, notre pays se retrouve aujourd’hui otage de la conjugaison de plusieurs impasses », regrette le Dr Belahcel. Ces dernières sont nombreuses. De l’impasse « politique » à l’« économique », passant par l’impasse « identitaire » voire même « d’intégration régionale », le pays est à la croisée des chemins.
Les chefs historiques avaient anticipé
Hakim Belahcel rappelle que « les recommandations de ce Congrès national avaient jeté les bases de l’édification d’un État post colonial, articulées sur une vision consensuelle et patriotique au service de l’unité et la consolidation de la souveraineté nationales » et que les chefs historiques représentants les quatre coins du pays, « avaient pourtant anticipé sur les maux qui allaient ronger l’Algérie au lendemain de sa fraîche indépendance ». Il s’agit de « la non-séparation des pouvoirs » au sein de l’État, « la confiscation de la souveraineté et de la volonté populaires » et enfin « l’effritement de la cohésion sociale nationale ».
L’auteur de la contribution constatera « avec beaucoup de regrets », hélas, qu’aujourd’hui, et à la lumière des derniers événements (crise sanitaire et gigantesques incendies qui ont dévasté plusieurs régions de notre pays et plus particulièrement la Kabylie), que « désormais, l’unité et la souveraineté nationale n’ont jamais été aussi fébriles et malmenées ».
Les responsabilités, Belahcel n’y va pas par plusieurs chemins pour les situer : « (…) ces épisodes apocalyptiques ont surtout dévoilé au mieux l’incapacité des autorités et au pire, ses défaillances à pouvoir juguler ces crises et à amortir leur impact sur des populations déjà largement et profondément anéanties par une crise économique et sociale sans précédent », assène-t-il.
Nécessaire compromis
Sur sa lancée, il regrette que 65 ans après la Soummam, l’Algérie est devenue hélas « proie aux plans ourdis des artificiers de la discorde et de l’effondrement des fondations de la nation algérienne ».
Enfin, le dirigeant du FFS, tout en espérant que cette commémoration « participe à construire une remise en cause salutaire chez les décideurs », les appelle à « s’inscrire dans un nécessaire et primordial compromis historique » pour endiguer la crise et prémunir le pays de multiples périls qui le menacent.
Ahmed Ouali