25 ans après son assassinat, retour sur le destin brisé d'Abdelhak Benhamouda - Radio M

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25 ans après son assassinat, retour sur le destin brisé d’Abdelhak Benhamouda

Radio M | 29/01/24 18:01

25 ans après son assassinat, retour sur le destin brisé d’Abdelhak Benhamouda

Le 28 janvier 1997 restera une date funeste dans l’histoire du syndicalisme algérien. Ce jour-là, Abdelhak Benhamouda, secrétaire général de l’UGTA, tombe sous les balles d’assassins devant le siège de la centrale à Alger. Vingt-cinq ans après ce drame, son souvenir demeure prégnant pour ceux qui l’ont connu, même si sa figure est méconnue des jeunes générations.

Né en 1946 à Constantine, Abdelhak grandit dans une famille de militants pour l’indépendance. Adolescent pendant la guerre de libération, il seconde courageusement sa mère après l’arrestation de son père par l’armée française. Autodidacte passionné de lecture, il embrasse une carrière d’instituteur après 1962, gravissant les échelons jusqu’à devenir formateur d’enseignants. 

Mais c’est dans le syndicalisme qu’il trouvera sa véritable vocation. Militant actif au sein de la puissante Fédération des travailleurs de l’éducation de Constantine, il gagne en influence au sein de l’UGTA locale puis nationale. En 1990, à seulement 44 ans, il est élu secrétaire général de la centrale syndicale, au moment où l’Algérie plonge dans les affres de la décennie noire face aux groupes islamistes armés.

Comme son père, Abdelhak est un farouche opposant aux intégristes, ce qui lui vaut les pires menaces. En 1993, l’un de ses frères, ancien moudjahid, est sauvagement assassiné. Lui-même ne doit la vie qu’à son sang-froid lors d’une tentative d’attentat l’année précédente. Malgré les intimidations, il reste un syndicaliste engagé, multipliant les appels à défendre les travailleurs et l’unité de l’Algérie.

Le 28 janvier 1997, son destin bascule tragiquement. Alors qu’il sort d’une réunion à l’UGTA, des tueurs surgissent et l’abattent de sang-froid. Un quarteron de balles met fin à la vie de cet homme courageux, qui aura lutté sans relâche pour son idéal dans une période troublée.

Un quart de siècle après ce lâche assassinat, de nombreuses zones d’ombre demeurent. Mais la figure d’Abdelhak Benhamouda reste un exemple de droiture, d’engagement syndical et patriotique face à la barbarie. Car cet homme courageux jusqu’au sacrifice suprême demeure un modèle pour tous ceux qui refusent de transiger avec leurs convictions.