Le mouvement de contestation populaire à Alger a bouclé ce 31 janvier, sa 50e semaine. L’année du «Hirak» arrive à sa fin et les Algériens continuent patiemment de revendiquer un État de droit. Ce vendredi de manifestation a été celui de l’hommage et de la solidarité. Même si les revendications politiques sont toujours de rigueur, les Algérois n’ont pas manqué de rendre hommage aux Palestiniens en brandissant leur drapeau. Ils ont également porté des portraits d’Abdelhamid Mehri, éminent défenseur de la démocratie qui nous a quittés le 30 janvier 2012.

Falastine echouhada
Depuis le début de la contestation populaire en Algérie, le 22 février 2019, les Algériens qui manifestent chaque vendredi à travers le pays, envoient des messages forts aux Palestiniens. Au côté du drapeau national, le drapeau palestinien a constamment flotté au-dessus des foules qui défilent. Ce 50e vendredi de contestation à Alger, a montré, une nouvelle fois, que la Palestine est toujours «au cœur du Hirak». Les manifestants prennent position contre le faux « plan de paix » de Donald Trump, d’un quartier à un autre, ils scandent «Falastine achouhada», «Palestine, les martyrs». Ils ont également brandi des pancartes dont les slogans dénoncent le « plan de paix » du président américain Donald Trump, en réalité une odieuse sommation de capitulation adressée aux Palestiniens.
Des figures de l’histoire en Hirak
Ce 50e vendredi vient au lendemain de l’anniversaire de la mort d’Abdelhamid Mehri. Dès le début de la manifestation, rue Didouche Mourad, des citoyens ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire:«le sage de la politique pour l’éternité dans la mémoire du Hirak».
Des hommages mais aussi de la solidarité. Le collectif des journalistes algériens unis (JAU), a organisé un sit-in en solidarité avec leur confrère Sofiane Merakchi, incarcéré à la prison d’El Harrach depuis plus de six mois. Les journalistes des différents organes ont exigé la libération de leur confrère et ont dénoncé les intimidations que subissent les journalistes dans l’exercice de leurs métiers.
La manifestation a commencé à la rue Didouche Mourad sans embuches. Alors que les manifestants se dirigeaient comme à l’accoutumée vers la Grande Poste, deux personnes sont interpellées par la police au niveau de la place Maurice Audin. Les citoyens qui ont assisté à la scène ont décidé de rester sur place jusqu’à la libération des deux citoyens. Au fil des heures, le rassemblement grandissait avec l’arrivée des manifestants des autres quartiers. La foule nombreuse scandait en chœur «libérez-les». Ils resteront sur place jusqu’à leur libération.
Ce 50e vendredi a vu la participation de la grande Djamila Bouhired, l’héroïne de la guerre d’indépendance, qui a fait un bout de chemin avec les manifestants, à coté de Me Mostefa Bouchachi. Un symbole du combat libérateur d’hier accompagnant une jeunesse qui veut restituer l’Etat national au pays. Une journée hautement politique où les manifestants ont rappelé les mêmes revendications qui reviennent chaque vendredi: Etat de droit, justice indépendante, libération des détenus d’opinion… Inlassable, le Hirak, continue, en Silmiya.