Contactée dans l’émission Maranach Saktine, produite par RadioM,pour donner son avis sur la progression de l’épidémie du Covid-19, tout particulièrement à la veille de l’Aïd El Adha, la professeure Karima Achour, n’y est pas allée avec le dos de la cuillère.
Il y a une recrudescence inquiétante des cas, notera-t-elle. « On appréhende pour l’Aïd El Kebir on aurait aimé que les autorités suivent nos conseils pour décréter l’annulation de la célébration de l’Aïd. Le Hadj l’a bien été pourquoi pas l’Aïd ? Ce n’est pas le rituel en lui même qui est mis en cause mais les rassemblements que cela engendre.»
En réponse à la question de l’animateur sur le risque de propagation du virus dans les restes du mouton, le Pr Achour exclut cette éventualité hormis celle du kyste hydatique autour duquel elle ne cesse de sensibiliser depuis des années.
« Encore une fois, le problème n’est ni dans le mouton, ni dans le rituel, il est dans les rassemblements familiaux et de voisinage que cela engendre ».
Pour elle, les médecins ne sont plus en mesure d’assurer, « le personnel médical n’est pas seulement fatigué, il est infecté !»
Interrogé sur l’état de l’épidémie et de l’arrivée d’une seconde vague, la Pr Achour a eu cette réponse, un tantinet ironique: « je ne suis pas à la plage pour guetter l’arrivée des vagues. Je sais que nous sommes en plein dedans !»
« En plus des malades covid, mais également ceux d’autres pathologies, nous allons encore subir une autre pression avec l’arrivée de nouveaux contaminés pour cause de Aïd. Excédée, elle lance: « dans ce contexte qu’avons-nous vraiment à fêter? Y a rien à fêter!»
« Je ne fais pas de politique, je vois les faits. C’est la réunion autour de cet événement qui va poser problème !».
Professeure Karima Achour exerce au CHU de Bab El Oued et est cheffe du service de chirurgie thoracique.