A deux jours de la prestation de serment de Abdelmadjid Tebboune, près de 2000 personnes ont manifesté à Alger mardi 17 décembre contre « l’illégitimité » du nouveau président élu après un scrutin au taux d’abstention record.
Pour le 43e mardi consécutif depuis le début du Hirak le 22 février, des étudiants et des citoyens de tout bord ont marché de la place des Martyrs à la Grande Poste.
Les manifestants ont dû réadapter leurs chants et slogans habituels, ceux avec lesquels ils s’opposaient à la tenue de l’élection du 12 décembre. « Fraude » et « illégitimité » ont ainsi remplacé « pas d’élection avec les gangs au pouvoir ». Ils ont également rappelé le slogan chanté depuis plusieurs mois pour dénoncer un scrutin qu’ils considéraient joué d’avance: « La pièce de théâtre est prévisible, ils vont placer Tebboune à El Mouradia ».
Le Conseil Constitutionnel a validé la veille les résultats de l’élection du 12 décembre annoncés par l’Anie (Autorité nationale indépendante des élections), attribuant 58,13% des voix exprimées à Abdelmadjid Tebboune lors d’un scrutin qui a connu une abstention de 60,12% des électeurs, le taux le plus élevé lors d’une présidentielle.
De nombreux manifestants ont également rejeté un éventuel dialogue avec le pouvoir, mentionné par M. Tebboune lors d’une conférence de presse après l’annonce des résultats vendredi dernier et ont appelé à la libération des détenus d’opinion avant d’envisager cette option.
Des manifestants ont également porté des pansements sur les yeux pour exprimer leur solidarité avec des manifestants éborgnés lors de la répression policière des marches et rassemblements dans plusieurs villes le jour de l’élection.