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Offre de Tebboune: réactions mitigées des partis

Salim Mesbah | 17/12/19 16:12

Offre de Tebboune: réactions mitigées des partis

A l’issue d’une présidentielle marquée par un très fort taux d’abstention et un hirak qui continue de défier dans la rue le chef d’Etat-major et homme fort du régime Ahmed Gaid Salah pour exiger la fin du système, le nouveau président Abdelmadjid Tebboune, a annoncé sa volonté de dialoguer avec le hirak lors de sa première déclaration tenue dès l’annonce des résultats de l’élection.  « Ceux qui ont boycotté l’élection, je les salue et je r leur position. J’ai toujours dit que je serai aux côtés des jeunes, et à travers eux, je m’adresse au hirak. J’ai déjà dit que c’est un hirak béni, je lui tends la main pour un dialogue sérieux pour l’Algérie, l’Algérie seulement. C’est de ce hirak que sont sortis les mécanismes du dialogue et l’autorité électorale », a déclaré Abdelmadjid Tebboune. « Il faut un dialogue avec le hirak directement, avec ceux qu’il choisit. Le hirak doit comprendre qu’il n’y aura pas de continuité du cinquième mandat et ses pratiques », s’est engagé M Tebboune.

Sans surprise, l’offre de M Tebboune a été accueilli avec prudence par plusieurs acteurs politiques, qui veulent juger sur pièce l’action du nouveau président avant de s’associer à la démarche. « Il y a la promesse d’un dialogue et de changements constitutionnels à venir. Le pouvoir sera jugé sur pièce. Jil Jadid n’acceptera pas de subterfuges ni de fausses solutions. Il s’agira d’obtenir de vraies avancées pour le pays et en aucun cas, une négociation sur un quelconque partage de responsabilités. C’est le sens profond de notre position de principe : aider le pouvoir à s’en aller et non pas à mieux rester », a déclaré Soufiane Djillali lors de sa conférence de presse tenue mardi 17 décembre au siège du parti.  

Le parti du MSP qui est passé maître dans l’art de l’équilibre politique a réagi à sa manière à la proposition du nouveau président de la république. Si pour le parti de Abderrezak Makri, le discours de M Tebboune est « fédérateur et ouvre des perspectives de dialogue et de consensus », il rappelle que les « algériens ont déjà écouté des discours similaires qui ont été contredits sur le terrain. » Dans sa réaction, le MSP demande le « respect des libertés individuelles et collectives, à la libération des médias de la pression et de l’orientation, à la garantie de la liberté de la justice, et la libération des détenus d’opinion et des détenus du Hirak, ainsi que la levée des restrictions sur la société civile, de même que la lutte contre les réseaux de corruption. »

Pour le parti de Zoubida Assoul, il faut d’abord « répondre aux aspirations populaires », avant de répondre à l’offre du pouvoir. Zoubida Assoul propose au hirak de se « structurer pour formaliser sa propre plate-forme de revendications afin de barrer la route à toute tentative d’infiltration ou de revendication. »