Ténor du barreau, ancien président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), sous la présidence Bouteflika, Me Farouk Kssentini s’est exprimé dans les colonnes du Soir d’Algérie sur la grève des avocats, le jugement de l’ex président Bouteflika et les procès contre la corruption.
Boouteflika en prison ?
Pour l’avocat Farouk Kssentini « il n’y a aucune raison de traîner l’ancien président devant la justice dans cet état car il ne peut pas se défendre, il ne peut pas parler, il est réduit à un stade végétatif, que voulez-vous juger dans une telle situation ? Lorsque Moubarak a été jugé, il était dans un meilleur état physique, il avait de meilleures capacités, mais Abdelaziz Bouteflika ne peut ni réagir ni se défendre, à quoi bon donc le juger ? », juge-t-il.
Les avocats ne sont pas les adversaires de la justice
Alors que les avocats du barreau d’Alger sont en grève jusqu’au 4 octobre, Me Kssentini ne partage pas la décision de ces confrères même s’il a « par discipline » adhéré à la grève. « J’ai affectivement adhéré à cette grève par discipline, mais elle aura des conséquences sur le déroulement des affaires de justice, tout sera reporté durant une semaine, ce retard s’ajoute à celui qui s’est accumulé durant le confinement dû à la situation sanitaire.
Des personnes qui n’ont rien à voir avec les dossiers de corruption vont devoir attendre et on sait que lorsqu’il y a surcharge, certaines décisions énoncées peuvent être hâtives, inappropriées et c’est déplorable. », a déploré Me Kssentini.
Les procès pour corruption devraient se dérouler devant des juridictions criminelles
« Les chiffres qu’on découvre aujourd’hui donnent le tournis, les privilèges donnés à ces gens-là sont effarants. Je ne souhaite la prison à personne, mais il y a eu une atteinte considérable à l’économie nationale, ces procès devraient même se dérouler devant des juridictions criminelles car c’est un crime qui a été commis. », déclare Me Kssentini au Soir d’Algérie. Et d’ajouter « il faut demeurer dans le respect de la présomption d’innocence pour les personnes qui n’ont pas encore fait l’objet de condamnation définitive. Certains peuvent aussi penser qu’il s’agit là de règlements de comptes, il faut donc que ce soit des procès équitables. »