L’Algérie tient un double langage sur la peine de mort - Radio M

Radio M

L’Algérie tient un double langage sur la peine de mort

Radio M | 18/12/20 14:12

L’Algérie tient un double langage sur la peine de mort

L’Algérie tient un double langage sur l’application de la peine mort. Dans les couloires des institutions des Nations-Unies, l’Algérie se ronge avec les pays qui plaident pour la suppression ou le gel de la peine de mort. Elle vote régulièrement par oui sur les résolutions de l’ONU en faveur d’un moratoire sur les exécutions. Lors des débats sur ce châtiment qu’organisent les Nations-Unies, les représentants de l’Algérie n’évoquent jamais la possibilité d’un retour aux exécutions gelées depuis 1993.

En effet, lors de sa séance plénière, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté le 16 décembre dernier, une résolution relative à l’instauration d’un moratoire sur les exécutions dans l’objectif d’abolir totalement la peine de mort. 123 États dont l’Algérie se sont prononcés en faveur de cette proposition, indique un communiqué d’Amnesty International.

A l’intérieur de l’Algérie, les ministres et d’autres hauts responsables de l’Etat tiennent un autre langage sur la peine de mort. A titre d’exemple, le ministre de la Justice M. Belkacem Zeghmati n’a pas écarté le 12 novembre dernier, dans une réponse à des députés, le retour de l’application de la peine de mort en Algérie. Il a affirmé que l’Algérie est un « pays souverain ». Autrement dit, il n’a pas de compte à rendre aux institutions internationales sur cette question. Il a précisé que l’Algérie n’a pas signé de convention interdisant les exécutions. Une déclaration qui donne l’impression que le retour aux exécutions est à l’ordre de jour.  

De son côté, le président du Conseil des droits de l’homme (CNDH), Bouzid Lazhari a déclaré à la presse le mois de novembre dernier que la loi algérienne n’interdit pas l’exécution des personnes condamnées à mort. Selon ses dires, le moratoire signé par l’Algérie n’est pas contraignant.