Les principaux acteurs de l’opposition et du Hirak ne pourront pas prendre part aux prochaines élections législatives que compte organiser le pouvoir en 2021. Ils ne pourront pas non plus créer des partis politiques ou des organisations de la société civile.
La raison en est les condamnations prononcées par la justice l’encontre de centaines d’individus appartenant à ces deux catégories. Des chefs de file de partis politiques, d’anciens députés, des acteurs associatifs, des activistes du Hirak et même des syndicalistes ont été condamnés à des peines de prison par la justice, ce qui signifie qu’ils n’auront pas le droit de se présenter aux élections quel que soit leur nature.
En effet, avoir un casier judiciaire vierge est une condition sine qua non pour que l’administration valide une candidature à une élection ou une demande de création d’un parti politique, d’une association ou d’un syndicat.
Parmi les personnes concernées par cette mesure figurent le président de l’Association RAJ Abdelouahab Fersaoui, l’activiste de Mostaganem Ibrahim Daoudji, l’activiste de Bejaia Yanis Adjlia, le coordinateur de l’UDS Karim Tabbou, la secrétaire générale du PT Louiza hanoune, l’homme politique Ahmed Benmohamed, Brahim Laâlami, Dalila Touat, le syndicaliste Kadour Chouicha, l’avocat et militant des droits de l’homme Salah Debbouz, le syndicaliste du CLA Hadj Brahim Aouf, du cadre du FFS Hamou Mosbah, le journaliste Khaled Drareni, Samira Messouci, Yassine Mebarki…La liste n’étant pas exhaustive.
Des centaines d’autres activistes et hommes politiques de l’opposition attendent leurs procès. Ils sont poursuivis pour la plupart en raison de leurs activités politiques, à l’instar du président du RCD Mohcine Belabbas, le président de l’APW de Bejaia Meheni Haddadou, l’ex-secrétaire du RAJ Hakim Addad, le militant anti-gaz de schiste au sud M’hamed Kacemi, le coordinateur du Comité des chômeurs Nawfel Chikaoui, l’ex-député de Bejaia Khaled Tazaghart, l’ex-président du RCD Said Sadi, l’écrivain et journaliste Foudil Boumala, l’élu à l’APW de Bouira et cadre du FFS Kamel Nemmiche, la militante Abla Kemari et autres. La justice peut à tout moment prononcer des condamnations à l’encontre de ces personnes.
Contacté par la rédaction de Radio M, le militant des droits de l’homme Sofiane Chouiter estime que l’objectif de ces condamnations et poursuites judiciaires vont au-delà des élections.
Avec ces condamnations et poursuites, le pouvoir organisera donc les prochaines élections législatives quasiment « à huis-clos », sans la participation de nombreux acteurs de l’opposition et du Hirak en gestation, qui sera tuée dans l’œuf.
‘’Le pouvoir veut à travers la justice terroriser les militants politiques et les activistes du Hiark. Il veut créer un climat de terreur pour étouffer toute action politique’’, accuse par ailleurs M. Chouiter .
Selon le militant ‘’ le pouvoir peut justifier le rejet d’une candidature par une décision de justice contre un candidat, comme il peut rejeter un dossier d’un candidat qui n’a pas d’affaire en justice. L’administration aura le dernier mot’’.