A la veille de la célébration du deuxième anniversaire du du Hirak, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) a publié une déclaration intitulée « Le respect des droits humains, condition et exigence de tout changement ».
Pour le signataire de la déclaration et président de la LADDH, Me Noureddine Benissad, les tenants du pouvoir ont reconduit les vieilles pratiques de la répression et du verrouillage des espaces du libre débat. « Le bilan est accablant au cours de ces deux années : trop d’arrestations arbitraires, trop de condamnations routinières, trop d’exclusion, de détresse et de misère » note la ligue.
La LADDH a affirmé « une fois de plus que le pouvoir emprunte une voie dangereuse pour l’avenir du pays au lieu de s’attacher à valoriser le pacifisme exemplaire avec lequel s’exprime la demande de changement des Algériens ». «Ce changement est possible et il se fonde sur le respect des droits humains qui est une obligation légale, politique et morale pour tous et pour les détenteurs de pouvoir en premier lieu» a précisé l’organisation non gouvernementale.
A cet effet, la LADDH a appelé à, « la libération de tous les détenus d’opinion, à la fin des arrestations arbitraires et à la cessation de poursuites à l’encontre de citoyens pour des motifs politiques. À « l’impératif d’enclencher, sans tergiverser, des procédures judiciaires à chaque fois que sont alléguées des cas de torture et d’atteintes à la dignité des personnes .
La ligue appelle également au « respect des libertés d’opinion, d’expression, de réunion, de manifestation pacifique d’organisation et des libertés syndicales ». Il est selon elle, impératif d’abroger toutes les lois liberticides (loi sur les Associations, sur les partis politiques, sur l’information, sur les réunions et manifestations).
Dans sa déclaration elle appelle le pouvoir algérien « à engager, dans le cadre du changement concerté, une profonde réforme de la justice afin qu’elle puisse enfin assumer son rôle primordial de protecteur des libertés fondamentales et de la dignité des personnes ». A cet effet, la LADDH réitère son appel « à la convocation des états généraux sur la justice ».
« La libération des champs politique et médiatique, qui sont des exigences basiques de la confrontation pacifique des idées, du débat contradictoire et du pluralisme », et « assurer à travers la primauté du droit des garanties aux opérateurs économiques et aux investisseurs afin de permettre une véritable relance de l’économie et de la libérer d’une corruption devenue systémique et stérilisante », sont aussi des préalables que la LADDH a exigé dans sa déclaration.
Par ailleurs, l’organisation s’alarme vivement de « l’extension de la pauvreté, du chômage et de l’aggravation de la situation des plus vulnérables. Il est impératif, surtout en cette situation de pandémie, d’engager des mesures concrètes et immédiates ».
Enfin, la LADDH considère qu’au vu des défis économiques et sociaux qui se profilent, « seul un compromis historique pourra permettre, à travers l’édification d’un véritable Etat de droit, de préserver la cohésion sociale et la paix civile ».