Pour leur troisième marche après la reprise des manifestations du Hirak, les étudiants ont réussi à récupérer leur espace et leur itinéraire habituel, qui leur a été interdit les deux derniers mardis. Ils ont exigé leur marche avec le fond et la forme qu’ils voulaient.
La marche de ce mardi 107, était riche en pancartes et en slogans. En plus des slogans phares du mouvement populaire, tel que « régime civil et non militaire », « Algérie libre et démocratique », les slogans contre la police politique se sont multipliés, malgré le débat houleux qu’ont provoqué les slogans hostiles à ce département sécuritaire.
Les étudiants et citoyens qui ont rejoint en force la manifestation d’aujourd’hui, n’ont pas raté l’occasion de répondre aux déclarations et à la feuille de route du pouvoir algérien.
Ministre de la Justice et garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, a proposé l’introduction d’« une procédure de déchéance de la nationalité algérienne acquise ou d’origine qui sera applicable à tout Algérien qui commet, en dehors du territoire national, des actes portant volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’Etat ou qui portent atteinte à l’unité nationale».
Les manifestants ont fortement contesté cette déclaration en félicitant les Algériens qui participent au Hirak à l’étranger tout en scandant, « Matkhewfounache bel djinssiya, wehna rebatna el miziriya », (vous n’allez pas nous faire peur avec la nationalité, car nous avons grandi sur le nationalisme).
Quant à la feuille de route du pouvoir, qui continu à préparer les législatives, en annonçant la dissolution de l’Assemblé populaire nationale (APN), les protestataires estiment que la dissolution de l’APN « est un coup de théâtre, car le vrai problème se situe dans la légitimité ».
Il faut noter que les forces de l’ordre ont fermé plusieurs accès pour orienter la marche des étudiants vers la place de Tafourah, mais les manifestants ont quand-même réussi de marcher sur les rues, Larbi Ben Mhidi, Amirouche, Hassiba et surtout sur la rue Didouche Mourad, pour la première fois depuis le retour des manifestations du Hirak, suspendues pour presque un an en raison de la crise sanitaire liée au Coronavirus.
