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Erdogan ne recule pas: le déploiement de soldats turcs en Libye a commencé

Radio M | 06/01/20 09:01

Erdogan ne recule pas: le déploiement de soldats turcs en Libye a commencé

Recep Tayyip Erdogan ne recule pas malgré les nombreuses critiques. Le président turc a annoncé dimanche soir le début du déploiement de soldats turcs en Libye, conformément au feu vert donné par le parlement turc la semaine dernière. « La mission de nos soldats là-bas est la coordination (…) Nos soldats sont en train d’être déployés progressivement », a-t-il déclaré sur la chaîne CNN Turk au cours d’une interview. 

Au cours d’une session parlementaire extraordinaire, 325 députés ont voté jeudi pour et 184 contre la motion qui donne à l’armée turque un mandat, valable un an, pour intervenir en Libye, a déclaré le président de l’Assemblée nationale turque Mustafa Sentop. 

Le gouvernement turc affirme agir en réponse à un appel à l’aide du Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, confronté à l’offensive du maréchal Haftar. 

Une réunion à l’ONU ce lundi

L’envoi de troupes turques en Libye risquerait d’aggraver les conflits qui déchirent ce pays et sont alimentés par des puissances régionales.  

L’Union européenne, les États-Unis, Israël, la Grèce, Chypre… Cette intervention suscite les inquiétudes un peu partout dans le monde, tandis que le parlement libyen, qui ne reconnaît pas la légitimité du Gouvernement d’union nationale (GNA), a voté pour la rupture des relations diplomatiques avec Ankara. Une réunion demandée par Moscou est par ailleurs prévue ce lundi à l’ONU. Le chef de l’Union Africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, s’est dit vendredi inquiet d’une potentielle « interférence » en Libye. 

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Elle est devenue le théâtre d’une lutte d’influence entre deux camps : d’un côté, la Turquie et le Qatar, qui appuient le GNA, reconnu par l’ONU ; de l’autre, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte, qui soutiennent le maréchal Haftar. Le Caire a d’ailleurs « fermement » condamné le vote du Parlement turc, considérant qu’une intervention d’Ankara « aurait un impact négatif sur la stabilité de la Méditerranée ».