Des dizaines de détenus du Hirak sont en détention préventive à la prison d’El Harrach depuis plus de 10 mois sans qu’aucun procès n’ait eu lieu, une situation contraire au code des procédures pénales en vigueur.
Ils s’appellent Hamza, Zinelabidine, Zakaria ou Hocine. Ces 32 détenus, non-identifiés auparavant, ont été arrêtés pour certains le 1er mars 2019, deuxième vendredi de manifestations du mouvement populaire à Alger. D’autres ont été embarqués mardi 5 mars ou vendredi 8 mars.
Après un appel lancé sur les réseaux sociaux, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a pu en identifier 12 personnes parmi ces prisonniers. L’identification des autres est toujours en cours.
Ils s’ajoutent aux dizaines d’autres arrêtés depuis le 19 juin 2019, déjà connus notamment grâce au travail du CNLD.
Selon la même source, les 32 détenus sont accusés de « destruction de biens publics » présumée.
Le recours abusif à la détention provisoire, une mesure « exceptionnelle » en théorie selon le code de procédure pénale, a depuis longtemps été critiqué par des juristes, des avocats et des membres de la société civile.
Les 32 manifestants sont placés sous mandat de dépôt depuis plus de 10 mois sans suite, alors que la détention préventive est censée avoir une durée maximale de 4 mois, renouvelable une fois, toujours selon le code de procédure pénale.
Les noms des 12 détenus identifiés par le CNLD:
Larbi Mohamed Raouf, Kaci Mohamed, Hanan Zine Elabidine, Hamoud Hocine, Aboudi Oussama, Larabi Abderrahim, Djaouab Hamza, Gheransi Oussama, Slimani Zakaria, Assid Fares, Zitouni Farouk, Jihad Bourmad.


