Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a réuni vendredi son Secrétariat national. Une session qui intervient dans un contexte « dominé par les atteintes multiples et récurrentes aux libertés, une répression tous azimuts contre des Algériennes et Algériens pour installer la peur et semer la terreur », a-t-il déploré.
Le parti de Mohcine Belabbas a tracé un constat des plus médiocres. « La situation est grave », dit-il, ajoutant que le pays traverse « une dangereuse et sombre période de son histoire récente ». « Il s’agit d’une remise en cause brutale des acquis démocratiques en vue d’une hypothétique restauration d’un ordre révolu lequel, au final, apparaît comme seul agenda auquel s’en tient la façade civile du régime issue du coup de force de décembre 2019 », écrit, ce samedi 29 mai, le RCD dans un communiqué.
Pour le parti, le mouvement de février 2019 est « une lame de fond pour l’instauration d’un système politique bâti sur les fondements universels de la démocratie et de la justice ». « Ce n’est ni un phénomène de mode qui peut disparaitre avec le temps, ni une folie collective qui peut être durablement contenue par des moyens coercitifs », a-t-il admis.
Et c’est dans cette conjoncture que « le pouvoir se lance, une fois de plus, dans une tentative de réunir les adeptes du partage de la rente » autour du rendez-vous du 12 juin, qualifié de « simulacre d’élections législatives », assène le RCD. Plus critique encore, le parti estime que le pouvoir « se lance dans une ANSEJ élective à coût de milliards pour s’entourer d’une nouvelle clientèle ». « Il feint, ainsi, d’ignorer sa constitution rejetée par 86,3% des électeurs et l’installation d’un Chef d’Etat sans aucune légitimité », regrette-t-il.
Sur le plan des libertés et de l’exercice politique, le RCD estime que « désormais, la criminalisation de l’action politique contre le camp démocratique est assumée ». « Partis, militants, organisations civiles autonomes, activistes du Hirak, avocats, étudiants et journalistes n’ont qu’à se terrer pour espérer échapper aux foudres d’un appareil de répression remis au gout des dictatures des années 60 et 70 », a-t-il dénoncé.
Sur le plan socio-économique, le Secrétariat national du RCD, s’est dit « inquiet de la gravité de la situation » notamment avec « la dégradation dangereuse du pouvoir d’achat des ménages ».