Les Algériens ont continué à manifester pour le 47 vendredi depuis le 22 février 2019. Ils ont été des dizaines de milliers à battre le pavé à Alger sous la pluie en ce 10 janvier 2020. Durant la matinée, les policiers sur les dents ont empêché la remontée de la rue Didouche en procédant à de nombreuses arrestations.
Comme chaque vendredi, les choses ont changé avec la fin de la prière du vendredi et le déferlement des manifestants. Comme chaque vendredi la jonction des trois affluents, le haut d’Alger, El-Harrach-Annassers-Belcourt et Bab-El-Oued s’est faite dans une atmosphère bon enfant et déterminée. Le Hirak a montré, une fois de plus, son endurance.
Ce fut un « nouveau » premier vendredi pour les détenus d’opinion libérés. La manifestation avait un gout spécial. Ils ont marché en rang unis. Ceux qui ont pu faire le déplacement à Alger ont reçu un traitement réservé aux héros. Ils était constamment entourés le long du parcours par les manifestants qui les encourageaient, leur donnaient des accolades ou prenaient des selfies en leurs compagnies. Des moments chaleureux qui réchauffaient les cœurs et illuminaient un jour pourtant gris et pluvieux.
Avec une placide détermination face à des forces de sécurité visiblement instruites de toute faire pour circonvenir ce 47ème vendredi du Hirak, les manifestants ont repris calmement les espaces qu’occupaient les policiers depuis la fin de matinée.
A Alger, les marcheurs sous la pluie ont réitéré leurs revendications d’un état civil, dénoncé l’illégitimité du pouvoir tout en assurant que le hirak allait toujours bien (Rahou labasse)
Une fois de plus, les manifestants du Hirak ont affiché leur détermination en montrant qu’ils sont toujours en nombre dans la rue même si la météo n’est pas clémente. Cette rue, l’espace public qu’ils ont libéré le 22 février, ils comptent bien continuer à l’investir pour arracher le changement de régime qu’ils revendiquent avec force et pacifiquement. La silmiya continue de battre le pavé et tient la route.