Hirak : 282 détenus et des interrogations sur "la grâce présentielle" - Radio M

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Hirak : 282 détenus et des interrogations sur « la grâce présentielle »

Radio M | 09/07/21 21:07

Hirak : 282 détenus et des interrogations sur « la grâce présentielle »

L’Algérie compte 282 détenus d’opinion liés au Hirak malgré  » la grâce présidentielle » décrétée par Abdelmadjid Tebboune. Des mesures qui n’ont touché qu’une quinzaine de personnes.

Les mesures présidentielles en faveur des détenus d’opinion annoncées par le ministère de la justice n’ont pas été à la hauteur des expressions utilisées dans le communiqué. Depuis la publication du communiqué par le département de la justice, le 4 juillet dernier, la promesse de libération des détenus n’est pas encore été tenue. Le texte du ministère de la justice faisait état de la libération en cours de 18 hirakistes ( dans la journée du 4 juillet) tout en mentionnant que l’opération va continuer. Ce qui suggère que  » les jeunes poursuivis pour attroupement et les faits liés » seront libérés, selon les termes du communiqué.

Cependant, jusqu’à mardi 6 juillet, soit plus de 48 heures après l’annonce, seulement 15 hirakistes ont bénéficié de la liberté provisoire. Quarante huit heures après, deux verdicts en appel à la Cour de Ruisseau ont annulé la peine de prison pour 13 détenus d’opinion. Mais depuis cette « grâce du 5 juillet », les condamnations et les emprisonnements n’ont pas cessé.

Cafouillage

Les familles des détenus qui attendaient depuis le 5 juillet la libération de leurs proches sont toujours en attente si les mesures du chef de l’Etat seront appliquées ou non. Mais entre temps, d’autres hirakistes ont été arrêtés et mis sous mandat dépôt. D’autres dont les procès on été programmés après la décision des mesures de libération, ont été quand même condamnés et restent en prison. C’est le cas de Heddad Eldjamai (surnommé Boudjemaa El-ibrahimi), condamné à 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt le 7 juillet par le tribunal de de Ras El Oued à Bordj Bou Arreridj. Le même jour à Sidi Bel Abbes, Ryma Zaidi placée sous mandat dépôt le 23 juin, a été condamné à six mois de prison ferme. A Skikda, Oussama Boukhdir a été condamné à 4 mois de prison ferme dont 2 mois ferme alors qu’il est en détention provisoire depuis le 2 juin. D’autres procès sont programmés pour la semaine prochaine. Les interrogations sur la volonté réelle du pouvoir d’aller vers l’apaisement sont légitimes et le dossier des détenus d’opinion est le plus important sur lequel on peut déduire la direction politique que prend le pays.

C’est un véritable cafouillage incompréhensible. Comment des directives du chef de l’Etat restent floues et ne sont pas appliquées? L’opacité dans le dossier des détenus du hirak demeure entière. Des avocats, un chef de parti, des femmes, des journalistes et des simples citoyens sont en prison. Des milliers sont poursuivis en justice et d’autres ont perdu leur emploi à cause de ses poursuites judicaires.

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