Le président de la Société algérienne d’infectiologie, Dr Mohamed Yousfi, a révélé ce lundi que le chiffre annoncé au début de la pandémie, en mars 2020, faisant état de la disponibilité de 25 000 lits d’hospitalisation en Algérie, n’a jamais été atteint.
« En mars 2020, on avait annoncé la disponibilité aux niveau des hôpitaux de 25 000 lits. On est jamais arrivé à ce chiffre. On dégageait un millier de lits de réanimation, mais on est jamais arrivé à ces chiffres », a indiqué Dr Yousfi ce lundi sur les ondes de la Radio nationale.
Selon lui, il n’est pas normal de renvoyer les malades par manque de lits d’hospitalisation. « Nous recevons chaque jour des malades d’Alger au niveau de l’hôpital de Boufarik, malgré le nombre important des structures de santé que possède la capital », a-t-il souligné.
Pour le président de la Société algérienne d’infectiologie, on doit être à plus de 56% de capacité annoncé par le ministre de la Santé. « Toutes les structures de santé doivent mobiliser leurs services pour les patients Covid. Nous devons être à plus de 80% de capacités », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, l’invité de la radio à souligné que le problème du système de Santé en Algérie est le manque d’information. « Cela fait plus de 20 ans qu’on parle de ce projet d’informatiser le système de santé, avec des sommes colossales dépensées depuis 1988, mais on a rien vu venir », s’est-il demandé.
« Le dossier malade n’existe pas. On est encore, en 2021, en train de travailler avec les registres, le stylo et le fax. C’est aberrant », a-t-il martelé. Pour le spécialiste toutes ces failles ont été mies à nu avec cette pandémie.
« Il est clair que sans informatisation de notre système de santé on n’arrivera pas à faire remonter l’information aux concernés », a-t-il ajouté.
Rebondissant sur ce même point, Dr Yousfi a indiqué qu’il était prévu de créer un service de coordination pour gérer au niveau de toutes les structures de santé l’opération d’hospitalisation des malades Covid, en attendant d’informatiser le système. « Depuis le temps qu’on a annoncé cette solution et après plus d’une année de crise sanitaire, on ne l’a toujours pas réalisé », a-t-il conclu.