Interdiction des marches, répression, affaire Djamel Bensmail...Des algériens saisissent le HCDH des Nations Unies - Radio M

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Interdiction des marches, répression, affaire Djamel Bensmail…Des algériens saisissent le HCDH des Nations Unies

Radio M | 20/09/21 21:09

Interdiction des marches, répression, affaire Djamel Bensmail…Des algériens saisissent le HCDH des Nations Unies

Dans une lettre adressée le 12 septembre 2021, au Haut commissariat pour les droits humains des Nations Unies (HCDH) à l’occasion de la 48ème session du conseil des droits de l’homme, des « Algériennes » et des « Algériens » ont adressé un appel pour « alerter sur la dégradation continuelle, depuis plusieurs mois, des droits humains en Algérie, de tous les droits y compris les droits sociaux. »

Les rédacteurs de cette lettre (qui en notre possession), mettent en lumière l’interdiction de fait des manifestations publiques, en guise de réponse au Hirak, dont les marches ont repris à l’occasion de son deuxième anniversaire du en
février 2021. Hormis l’empêchement « par la force » des des manifestations, les plaignants soulignent des contrôles de police inopinés à Alger et Oran en particulier, les arrestations arbitraires ou encore les pratiques de « flicage » dont ont été victimes plusieurs militants du Hirak.

Par ailleurs, les émetteurs de cet appel, dénoncent un « durcissement de la législation accompagné de l’intensification de la répression et l’instrumentalisation politique d’une justice structurellement soumise à l’exécutif », en interpellant les HCDC sur le rôle de la constitution dans le renforcement de la justice et ont citant des cas de figures, qui se seraient produits dans certaines villes algériennes. « Comme a eu l’occasion de le constater le Comité des droits de l’Homme de l’ONU, le judiciaire est structurellement soumis à l’exécutif en Algérie ( voir observations finales du 17 août 2018, CCPR/C/DZA/CO/4, §39). La révision de la Constitution du 1er novembre 2020 n’a pas renforcé l’indépendance de la justice. Au contraire, l’instrumentalisation de la justice pour réprimer les voix critiques n’a fait que s’intensifier. » Lit-on dans la lettre.

D’autres « griefs » tels que la « multiplication des allégations de mauvais traitements en détention laissées sans réponse judiciaire adéquate » ; la criminalisation des revendications de changement démocratique et instrumentalisation politique de l’accusation de terrorisme ; les circonstances troubles du meurtre et le lynchage abject de Djamel Bensmail le 11 août 2021 et la célérité des autorités à imputer le crime aux mouvements déclarés terroristes, sont également pointés du doigt par les rédacteurs du document.

Enfin, les signataires de la lettre demandent aux membres du Conseil des droits de l’Homme « d’observer
attentivement la lutte pacifique du peuple algérien pour la démocratie et de condamner les violations répétées
de ces droits humains et des libertés démocratiques perpétrées par les autorités civiles et militaires ».

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