En marge du 6e sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne, l’euro-députée belge Marie Arena a animé une conférence de presse au niveau du Press Club de Bruxelles Europe où elle étale ce qui est susceptible de réussir les relations billatérale entre l’Union européenne et l’Union africaine.
Au cours de ce sommet à Bruxelles, les dirigeants ont beaucoup parlé de renouvellement de partenariat, ou donner une nouvelle vision au partenariat qui lie les deux continents. ce qui confirme que l’état d’esprit général du côté européen est plutôt orienté vers un changement de paradigme dans la nature des relations entre l’Europe et l’Afrique.
Justement sur cet état d’esprit, l’euro-députée socialiste estime que « la relation entre l’Union africaine et l’Union européenne doit être basé sur une vision partagée et pas en réaction à la présence d’autres acteurs ». Se faisant écho de l’aspiration des peuples africains à la souveraineté de leurs Etats, elle souligne que « l’Europe ne peut pas prétendre à l’exclusivité de partenariat avec l’Afrique. Parce que même en Europe, il y a d’autres acteurs qui investissent ».
Mettre en place des mécanismes de protection de ses secteurs stratégiques
L’eurodéputée belge pense qu’ “il est bien de libéraliser. Mais il faut faire attention à ne pas mettre en péril sa propre capacité à produire et surtout son autonomie stratégique en ouvrant des secteurs stratégiques à des investissement étrangers ». Selon elle, « l’Afrique doit pouvoir s’ouvrir à d’autres partenaires. Mon souhait est que les africains mettent en place des mécanismes de protection de leurs secteurs stratégiques comme nous l’avons fait en Europe ».
L’autonomie stratégique, voilà ce que l’eurodéputée souhaite pour l’Afrique y compris vis-à-vis de l’Europe. En particulier, souligne Marie Arena, « sur les questions d’ingérences étrangères ». L’Europe a dû aussi mettre en place des mécanismes de protection concernant des secteurs stratégiques pour son autonomie stratégique ». Et pour faire face à l’ingérence étrangère, « nous avons crée une commission spéciale contre les ingérences étrangères INGE. Nous pourrons partager cette façon de travailler et la façon dont nous avons pu mettre en place ce genre d’outil dans le cadre de partenariat avec l’Afrique ».
Les droits de l’homme avant le droit au business
Répondant à une question sur une certaine incohérence de la politique de l’Union européenne qui peut prôner les droits tout en faisant des affaires avec des pays soumis à des régimes autoritaires, l’eurodéputée a, là aussi, été directe « Je me rends compte, que l’UE est d’abord business puis droits de l’homme ensuite. Cette approche nous décrédibilise ». Pour elle, l’UE devrait mettre les valeurs en avant et « mettre les droits de l’homme au cœur de son action. C’est comme ça que nous serions crédibles auprès de nos partenaires africains ».
Et de conclure : « On nous dit, c’est plus facile d’obtenir un investissement russe ou chinois car ils ne nous ennuient pas avec les droits de l’homme. Mais travailler en prenant en compte les droits de l’homme c’est travailler dans l’intérêt de son pays et de ses populations à long terme ».