L’assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la société éditrice du journal algérien Liberté a acté mercredi sa dissolution. Sa dernière parution est fixée au 14 avril prochain, une décision qui continu à faire indigner l’opinion publique nationale et internationale. Reporters sans frontières « RSF » et l’Union européenne « EU », réagissent.
Dans un communiqué rendu public, ce vendredi 7 avril 2022, RSF a déploré « le sacrifice soudain de ce titre (Liberté) sans raison valable » et s’est « inquiété » pour les autres médias du pays. RSF a à cet effet rappelé que « d’autres journaux, comme El Watan, subissent également de fortes pressions politiques et sont privés de leurs recettes publicitaires venant d’opérateurs publics et privés ».
Le secrétaire général de RSF Christophe Deloire, a déploré que « la disparition du quotidien Liberté intervient dans un contexte politique et économique extrêmement défavorable à la liberté de la presse en Algérie.
Devant l’absence d’explications ni de raison valable données par le propriétaire du journal, Isaad Rebrab, qui s’est contenté d’annoncer cette décision inattendue da façon laconique, et son refus d’envisager toute autre alternative à cette « fermeture brusque et injustifiée », Christophe Deloire s’est interrogé sur l’issue choisie par le propriétaire de Liberté de fermer le journal. « Est-elle le résultat des pressions interminables qui se sont exercées au plus haut niveau ces derniers mois contre sa ligne éditoriale ? » s’est-il interrogé.
Il est noté dans le communiqué de RSF, que l’organisation a de « tout temps alerté les autorités algériennes quant à l’absolue nécessité de respecter les fondements mêmes de la liberté de la presse et de libérer tous les journalistes encore en détention dans le pays ».
De son côté, la porte-parole de l’Union européenne a déclaré jeudi que « la disparition annoncée de ce journal risque de limiter davantage la liberté d’expression en Algérie ».
« Dans le cadre de son Accord d’association avec l’Algérie, l’Union européenne invite l’ensemble des composantes de la société et les autorités algériennes à préserver ces espaces indispensables pour toute démocratie » a précisé le communiqué de l’UE.
Cette dernière a aussi rappelé que « comme convenu conjointement dans les priorités de partenariat UE-Algérie, l’importance d’une presse pluraliste pour consolider l’État de droit et les libertés fondamentales comme la liberté d’expression ».