C’est un arrêté municipal inattendu que vient de pondre l’APC de Séraïdi en date du 7 avril 2022. L’interdiction pur et simple de la voie public pour les mineurs non accompagnés, à partir de l’adhan du maghreb. Finis les regroupements de jeunes adolescents et d’enfants ainsi que les déambulades à la faveur des soirées ramadanesques, aussi bien sur les places publiques, les aires de jeux et de loisirs et les cafés. L’article 1 de l’arrêté va encore plus loin: interdiction absolue de « produire» du vacarme et des sons gênants pouvant constituer une nuisance sonore pour les riverains.
Le document tient les parents et les tuteurs légaux pour responsables en cas de manquement aux dispositions de l’arrêté et sollicite la Gendarmerie Nationale pour veiller à l’application de ses dispositions.
L’arrêté justifie ces mesures par la baisse des résultats scolaires dans les cycles primaire et moyen ainsi que la prolifération d’une délinquance juvénile caractérisé par l’usage de psychotropes et de de drogues et la planification en vue de la migration illégale (sic). Il met en cause aussi des actes de vandalisme commis par des enfants sur les biens publics et des … émeutes (sic).

A relever deux incohérences dans cet arrêté: s’il précise l’heure de début du couvre-feu «juvénile», il n’en précise pas l’heure de fin, ni d’ailleurs, la durée de cette mesure. Concerne-t-elle Ramadhan uniquement ou sera-t-elle étendue à la saison estivale ? Mystère !
Enfin, le couvre-feu à l’endroit des mineurs n’est pas l’apanage du maire de Séraïdi. Ailleurs, en France précisément, une commune, Gagnes-sur-Mer impose un couvre-feu nocturne pour les moins de 13 ans, du 1er avril au 31 octobre de chaque année depuis 22 ans !