Les quatre non-jeûneurs arrêtés pour avoir mangé publiquement et qui ont comparu ce jeudi 21 avril 2022, devant le tribunal de première instance de la Manouba, en Tunisie, ont bénéficié d’un non-lieu, a annoncé le porte-parole du même tribunal dans une déclaration à l’agence TAP. Des associations et organisations nationales ont appelé les autorités à cesser de poursuivre, de harceler et d’arrêter les non-jeûneurs.
Les faits remontent à jeudi, où deux employés et deux clients d’un café à la Manouba avaient été arrêtés, après que des citoyens aient alerté la police. Les prévenus ont été interpellés pour outrage public à la pudeur, selon les dispositions de l’article 226 du Code pénal, et infraction aux règlements municipaux, l’établissement ayant ouvert ses portes pendant les heures de jeûne sans autorisation préalable. L’article 226 du Code pénal stipule : « Est puni de six mois d’emprisonnement et de quarante-huit dinars d’amende quiconque se sera, sciemment, rendu coupable d’outrage public à la pudeur. »
Suite à cette affaire, des associations et des organisations nationales ont appelé les autorités tunisiennes à cesser de poursuivre, de harceler et d’arrêter les non-jeûneurs. Ces derniers « ne représentent aucune menace pour la paix publique », ont-elles martelé.
Les signataires de l’appel ont également dénoncé ce qu’ils considèrent comme « un ciblage systématique des minorités en Tunisie et une atteinte aux libertés individuelles, notamment pendant le mois de Ramadan ».
Et d’affirmer que les circulaires, lois et décrets destinés à traquer les non-jeûneurs doivent être révisés pour protéger le droit à la différence et garantir les bases de la coexistence, sans discrimination fondée sur la race, le sexe, la région ou la religion.