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Plan de paix de Trump pour le Proche-Orient: les Européens prudents, l’ONU s’en tient à ses résolutions

La Rédaction | 29/01/20 11:01

Plan de paix de Trump pour le Proche-Orient: les Européens prudents, l’ONU s’en tient à ses résolutions

Les réactions internationales plus ou moins critiques se poursuivent au présumé l’ »Accord du siècle », qui s’assimile moins à un « plan de paix israélo-palestinien » qu’à un nouveau pacte d’alliance entre la Maison-Blanche et Tel Aviv.

La carte des terres palestiniennes sont en vert sur la carte de la proposition de Donald Trump

Réagissant au plan de paix américain appelé « Accord du siècle », révélé hier mardi à Washington par Donald Trump, l’Union européenne a rappelé, par la voix de Josep Borrell, son haut représentant pour les Affaires étrangères, qu’elle s’engageait « en faveur d’une solution à deux Etats négociée et viable ».

Evitant de critiquer ce plan américain, qui soulève un tollé palestinien unanime, Josep Borrell s’est contenté hier mardi de déclarer que les Européens allaient l’« étudier » et l’« évaluer ». Il a exprimé le souhait de voir reprendre les négociations entre les Israéliens et les Palestiniens, les exhortant à faire preuve d’engagement en faveur de la « solution à deux Etats ».

Plan de paix ou plan de soumission forcée des Palestiniens ?

Le contenu du plan de paix américain révélé hier a confirmé les indiscrétions publiées ces derniers mois par la presse internationale le donnant pour un plan très favorable à l’Etat hébreu pour ne pas dire aligné sur les projets coloniaux de ce dernier.

Ce plan comporte notamment la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur Jérusalem-Est occupé et son droit d’annexer les colonies israéliennes de Cisjordanie, pourtant illégales du point de vue du droit international. En guise de contrepartie, il reconnaît aux Palestiniens le droit d’établir leur capitale sur une partie de Jérusalem-Est et de relier entre eux les deux territoires qu’il leur reste après le dépeçage de la Palestine historique, à savoir Gaza et une Cisjordanie amputée des terres sur lesquelles sont établies les colonies israéliennes.

Pour rappel, l’Autorité Palestinienne a estimé que ce plan de paix, qui exauce les vœux d’Israël en légalisant le fait accompli colonial, n’est, en réalité, qu’un « plan de liquidation de la question palestinienne. Le président Mahmoud Abbas l’a fermement rejeté hier, lui promettant « les poubelles de l’histoire » et rappelant que « Jérusalem n’est pas à vendre ».

L’ONU s’en tient à ses résolutions

La réaction européenne au présumé « Accord du siècle » est plus circonspecte que celle, diplomatique mais plutôt ferme, de l’ONU. Par la voix de son porte-parole, Stéphane Dujarric, l’organisation internationale a rappelé hier que sa position en faveur de « la solution à deux Etats » était basée sur des « résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale » auxquelles son secrétariat, a souligné Stéphane Dujarric, doit s’en tenir.

De son côté, la Russie préconise des « négociations directes » entre Israéliens et Palestiniens, en vue d’un « compromis mutuellement acceptable », non sans exprimer des doutes que le plan de paix de Donald Trump en soit un. « Nous ne savons pas si la proposition américaine est mutuellement acceptable ou non. Nous devons attendre la réaction des parties », a déclaré hier le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.