D’après le secrétaire du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine Saëb Erekat, l’« Accord du siècle » n’est qu’un remake d’un projet que Benyamin Netanyahou et le conseil des colonies israéliennes avaient proposé aux Palestiniens en 2011 et que ces derniers avaient rejeté.
Une délégation représentant les différentes fractions de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) se rendra la semaine prochaine à Gaza pour étudier avec le Hamas les voies et moyens d’affronter le plan de paix américain pour le Proche-Orient appelé « Accord du siècle ». C’est ce qu’a annoncé hier, dans une émission de la télévision palestinienne, Saëb Errekat, le secrétaire du comité exécutif de l’OLP.
Pour rappel, les rangs du mouvement national palestinien se sont divisés en juillet 2007, lorsque l’Organisation de la résistance islamique, le Hamas, a chassé de la bande de Gaza les représentants de l’Autorité nationale palestinienne, dont le siège se trouve à Ramallah, en Cisjordanie. Aucune tentative de réconciliation entre les deux principales composantes du mouvement national palestinien n’a, jusqu’à l’heure actuelle, porté ses fruits.
« Un remake d’un vieux plan israélien »
Saëb Erekat, dont les déclarations ont été rapportées par l’agence de presse palestinienne Wafa, a assuré, dans cette même émission, que l’« Accord du siècle » n’était qu’un remake d’un projet d’accord israélo-palestinien, que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et le Conseil des colonies israéliennes avaient proposé aux Palestiniens en 2011 et que ces derniers avaient rejeté.
« Il ne s’agit pas d’un plan de paix mais d’un plan d’Apartheid », a ajouté le haut responsable de l’OLP, précisant que pour les Palestiniens, les Israéliens, en acceptant le plan de Donald Trump, se sont de fait retirés de l’accord d’Oslo (1993), en vertu duquel a été créée l’Autorité nationale palestinienne en attendant des négociations bilatérales en vue de l’établissement d’un Etat palestinien.
Réactiver le plan de paix arabe, basé sur les résolutions de l’ONU
Saëb Erekat a également souligné que jusqu’à maintenant, seul l’Etat de Palestine a rompu ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis suite à la décision de ce pays de déplacer son ambassade en Israël à Jérusalem-Est, ville palestinienne occupée. La réunion, prévue le 1er février 2020, des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de la Ligue arabe, a-t-il ajouté, étudiera une éventuelle « riposte arabe rapide » à l’« Accord du siècle » et la réactivation de la proposition de paix de la Ligue arabe.
Cette proposition, pour rappel, est basée sur les résolutions de l’ONU reconnaissant aux Palestiniens le droit d’établir leur Etat indépendant sur leurs territoires occupés en 1967 par Israël.
Manifestations palestiniennes contre l’« Accord du siècle »
Révélé mardi dernier à Washington, l’« Accord du siècle » ressemble plus à un nouveau pacte israélo-américain qu’à un plan de paix. Il permet notamment à Benyamin Netanyahou d’exécuter son plan d’annexion à l’Etat hébreu des colonies israéliennes construites illégalement en Cisjordanie, ainsi que de Jérusalem-Est, pourtant internationalement reconnu comme étant un territoire palestinien occupé.
Sur le terrain de premières réactions populaires palestiniennes au plan de Donald Trump ont commencé à être enregistrées. A Beita, au sud de Naplouse (Cisjordanie), rapporte Wafa, des affrontements ont éclaté hier soir entre les jeunes manifestants et les forces d’occupation israéliennes qui ont tenté de les disperser en tirant des gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes.