Au Palais des expositions des Pins martitimes, à l’Est d’Alger, le pavillon A est en couleurs sucrées et parfumées depuis, le mercerdi 29 janvier, avec la quatrième édition du Salon international du chocolat et du café (Chocaf 2020) qui se poursuit jusqu’au 1 février 2020.

L’Ethiopie, premier producteur et exportateur de café en Afrique, est le pays invité d’honneur de cette année. L’Ethiopie est venue avec la ferme idée de conquérir le marché algérien du café. Les algériens sont connus pour être parmi les plus grands consommateurs de café au monde, autant que tous les méditerranées et les scandinaves.
Fennec Coffee Roasters est une société algéro-américaine spécialisée dans la torréfaction de café qui entend offrir « le meilleur du café artisanal à l’américaine à Alger ». « Notre produit phare est le Fennec. Nos autres produits portent des noms algériens comme Thagast et Icosium. Il s’agit d’un mélange de café d’origine différentes comme le Brésil, le Honduras, la Colombie et l’Ethiopie. Notre but est de garder le vrai goût du café. On rajoute ni sucre ni autre substance. Nous utilisons une ancienne machine pour la torréfaction aux fins d’avoir une chaleur graduelle. Notre emballage est en carton spécial . Nous ciblons à chaque fois les dernières récoltes», précise Elyes Amara, responsable à Fennec Coffee.
Il indique que la torréfaction du café diffère d’une orgine à une autre, n’est jamais la même tant pour la durée, le niveau de chaleur ou de l’intensité. Amar Walid Saidani, responsable du marketing de la société Facto, évoque « la forte concurrence » dans le marché du café en Algérie. « C’est positif. Le consommateur aura le choix et le producteur l’obligation d’améliorer la qualité. Nous essayons de varier notre production en offrant en consommateur le café en capsule, le cappuccino et le 100 % arabica. Le café torréfié est le plus demandé. Le café soluble n’a pas un grand marché en Algérie. Le process de ce genre de café est compliqué. Certains importent en vrac ce café pour le conditionner et le vendre, il n’y a aucune valeur ajoutée », souligne-t-il. Selon lui, il existe 25 % de sucre dans un café soluble d’une marque connue. « Nous importons du café vert de plusieurs orgines. Torréfié et moulu, le café est mis en emballage pour être vendu. Les clients demandent le café le moins cher. Le café Arabica n’est pas très demandé contrairement au Robusta », relèveAmar Walid Saidani.
Chocolat à l’orange, à l’huile d’olive et à la caroube
Devant le stand de la société Melila Food, une petite foule s’amasse pour gouter au « Nutella » algérien. « Nous faisons mieux que Nutella. Il n’y a ni huile de palme ni huiles hydrogénées dans nos produits. Atlantis est un chocolat fait à base d’huile d’olives et de cacao. Nous avons compris que les gens ne veulent plus consommer des produits avec de l’huile de palme car nocive à la santé. Nous commencons à commercialiser nos produits en ciblant les familles qui cherchent les produits bio de qualité», souligne Wahid, responsableà Melila Food dont le siège est à Mila.
Nouvellement crée, Chocolate and Sweets, qui est basée à Rouiba, fabrique du chocolat artisanal. « Nous produisons du chocolat blanc, noir, fourré, des truffes. Nous avons fait une étude du marché et nous avons constaté que les algériens demandent du chocolat sucré, n’aiment pas le chocolat noir », souligne le gérant de cette entreprise, étudiant en sixième année médecine.
La chocolaterie Zaara de Constantine fait également dans le chocolat artisanal « belge ». « Nous prenons en compte tant les goûts que la situation sanitaire des consommateurs. Par exemple, nous faisons en sorte que certains de nos produits ne contiennent pas le gluten, d’autres peu de sucre. Notre chocolat est raffiné. Nous avons des points de vente à Skikda, Annaba, Constantine et Béjaia. Dans deux mois, nous ouvrons une boutique à Alger. Nous avons mis en vente nos tablettes à six goûts à 200 dinars l’unité. Ce prix est abordable », indique Sihem Dourzi, responsable de la chocolaterie.
La célèbre boutique de confiserie d’Alger Montero (située à côté du cinéma ABC non loin de la rue Didouche Mourad) est représentée également au ChoCaf. « Nous continuons à faire du chocolat artisanal. Du chocolat praliné, du chocolat noir et du chocolat à l’orange. C’est naturel, il n’y a aucun produit chimique. Il y a une demande. Nos chocolats sont reliés aux souvenirs des gens. Il y a une certaine nostalgie. Nos clients sont toujours là malgré qu’on ait changé de local. Ils veulent toujours du chocolat noir. C’est un nid de magnésium, bon pour le coeur », détaille Nadia Bouabdallah, gérante de Montero. Un fabricant de Beni Maouche de Béjaia propose du chocolat artisanal à base de figue et de caroube.
Ces « fruits défendus » qu’on adore !
La chocolatrie de la Mitidja (Chocomi) d’Alger, qui existe depuis 1969, est venue proposer son célèbre chocolat au lait au papier bleu glacé. « Regarde, c’est le chocolat que nous mangions lorsque nous étions petits », lance une femme à sa fille. A 40 dinars la tablette, le chocolat au papier bleu, qui a une valeur culturelle, attire les clients. « Nous avons gardé la même recette et le même emballage. Ce chocolat « parle » à plusieurs générations », souligne le responsable du stand. Les amoureux du chocolat n’ont pas raté le rendez vous du ChoCaf, comme Farida qui parle de « fruits défendus ». « Mais, je ne peux pas m’en passer », souligne-t-elle. « Impossible pour moi de rater ce salon, c’est la fête du chocolat et du café. Les deux à la fois, c’est merevilleux ! », appuie Zohra.