A Alger, des journalistes exigent la libération de Sofiane Merakchi et Belkacem Djir - Radio M

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A Alger, des journalistes exigent la libération de Sofiane Merakchi et Belkacem Djir

Ghada Hamrouche | 01/02/20 15:02

A Alger, des journalistes exigent la libération de Sofiane Merakchi et Belkacem Djir

Un rassemblement de solidarité avec les journalistes emprisonnés Sofiane Merakchi et Belkacem Djir a été organisé, ce samedi 1 février 2020, à la Maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, par le Collectif des Journalistes algériens unis, pour exiger leur jugement « dans les plus brefs délais ». « Sofiane Merakchi et Belkacem Djir ne sont pas des citoyens au-dessus des lois. Nous n’avons pas dit qu’ils doivent sortir de prison sans jugement. Ils sont comme tous les citoyens algériens. Ils ont droit à la présomption d’innocence.  Ils doivent bénéficier d’un jugement équitable pour qu’ils se défendent en présence de leurs avocats. Leur mise en détention provisoire injuste et arbitraire doit cesser. Une partie de l’opinion publique condamnent ces deux journalistes sans savoir ce que contiennent leurs dossiers. Certains ne veulent pas défendre Belkacem Djir alors qu’il le droit à un procès pour se défendre », a déclaré Mohamed Sidmou, journaliste. Selon lui, Sofiane Merakchi et Belkacem Djir sont en grève de la faim à la prison d’El Harrach (Alger) depuis deux jours. « C’est un dernier recours pour eux. Les deux journalistes sont entrain de souffrir en détention tant sur les plans physiques que psychologique. Ils sont privés de voir leurs enfants. Belkacem est dans une situation financière difficile. Nous devons nous solidariser pour qu’ils soient jugés et pour qu’ils puissent retourner à leurs familles dans les plus brefs délais », a-t-il ajouté.

« Le journalisme n’est pas un crime »

Mohamed Sidmou a demandé, au nom de ses confrères, pour que cesse « le persécution policière » contre les journalistes. « La journalisme n’est pas un crimeC’est un métier noble au service des citoyens. Elle porte ses préoccupations et ses problèmes. Nous nous arrêtons à peine une demie heure par an pour parler de nos propres ennuis en tant que journalistes », a-t-il souligné en appelant à intensifier la campagne de solidarité avec Sofiane Merakchi et Belkacem Djir. Redouane Boussag, journaliste, a, pour sa part, reproché aux avocats de n’avoir pas fait correctement leur travail jusqu’à maintenant. « Nous ne sommes des juges pour se prononcer sur les affaires de nos deux confrères qui ne doivent pas être traités de la sorte. Pourquoi les laisser en détention pendant plusieurs mois sans jugement pour des dossiers dont le contenu reste inconnu. D’autres sont restés en détention pendant plus de six ou neuf mois pour des écrits sur Facebook avant d’être libérés. La dignité et la liberté des personnes ne doivent pas faire l’objet de marchandage politique. Il y a des poursuites policières et judiciaires contre les journalistes pour mettre à genoux la presse nationale », a-t-il souligné.

« Le journaliste algérien est entre deux feux »

 « Le journaliste algérien est entre deux feux. D’une part, les citoyens dans la rue lui reprochent de ne pas dire la vérité, et de l’autre, un pouvoir qui le persécute et qui veut qu’il soit un simple fonctionnaire. La presse est une et indivisible, doit être respectée et doit avoir un cadre légal », a appuyé Redouane Boussag. Hakim Addad, ex-président de l’Association RAJ et militant politique, a connu Belkacem Djir et Sofiane Merakchi en prison. « J’étais leur voisin de cellule à El Harrach pendant plus de 90 jours. Belkacem Djir est dans un mauvais état psychologique et moral. Heureusement que Belkacem Merakchi lui apporte un soutien malgré sa situation difficile lui aussi. Belkacem et Sofiane demandent à être jugés pour qu’ils se défendent. Ils étaient atteints par le fait qu’ils aient été oubliés. Dehors, on réclamait la libération des détenus politiques du hirak, mais personne n’évoquait leur cas. Le hirak doit prendre en charge le cas de ces deux citoyens. Sofiane Merakchi a été jeté en prison parce qu’il couvrait le hirak depuis des mois », a relevé Hakim Addad. Correspondant à Alger de la chaîne libanaise Al Mayadeen, Sofiane Merakachi, ancien journaliste de la Radio Chaîne Une, a été mis en détention le 26 septembre 2019 pour infraction à la législation douanière dans l’importation de matériel audiovisuel alors que Belkacem Djir d’Echourouk News a été emprisonné en juillet 2019 pour « acte de chantage ». Aucun détail n’a encore été fourni sur les motifs précis des poursuites judiciaires engagées contre Sofiane Merakchi et Belkacem Djir. Il n’existe encore aucune date pour la programmation de leurs procès.