Les Nations unies en Algérie ont alerté ce mercredi 24 août, lors d’une conférence de presse tenue à Alger, sur la situation nutritionnelle dégradée dans les camps de réfugiés sahraouis. Les rations alimentaires dédiées aux réfugiés sahraouis ont connu une réduction de 75%.
En effet, l’équipe des Nations Unies en Algérie sont « confronté à la diminution des denrées alimentaires au niveau des camps des réfugiés sahraoui. Selon ses responsables, « le gouvernement algérien et les donateurs internationaux ont fait preuve d’une solidarité constante, durant plus de 40 ans, avec les réfugiés Sahraouis en fournissant un soutien humanitaire d’une importance vitale et qui doit être reconnu ».
« Malheureusement, sous la pression des défis mondiaux, ce soutien est désormais insuffisant pour répondre aux besoins actuels. Les fonds nécessaires à la seule assistance alimentaire ont doublé pour atteindre 39 millions de dollars cette année, contre 19,8 millions de dollars avant le déclenchement de la pandémie », regrettent l’ONU Algérie.
« La pandémie de la COVID-19, la hausse mondiale des prix des denrées alimentaires et du carburant qui en a résulté, et les effets de la guerre en Ukraine, ont causé d’importants déficits de financement », a déclaré le Coordonnateur Résident des Nations Unies.
Et d’ajouter « cette situation a profondément affecté tous les secteurs de l’aide humanitaire, entravant de manière inquiétante l’accès des réfugiés à la nourriture, à l’eau, à la santé, à la nutrition, à l’éducation et à d’autres services de subsistance essentiels ». Il a souligné également que « la solidarité internationale est cruciale pour stopper la détérioration rapide de la situation nutritionnelle dans les camps de réfugiés, et ses effets durables pour la population, en particulier les enfants ».
La réduction forcée de 75 % des rations alimentaires mensuelles du programme Alimentaire Mondial (PAM) est particulièrement inquiétante. Car elle correspond à moins de la moitié de l’apport calorique quotidien recommandé par personne. Chaque bénéficiaire reçoit désormais moins de 5 kg de ration, contre les 17 kg prévus par personne et par mois. Les résultats préliminaires de la mission d’évaluation conjointe et de l’enquête sur la nutrition menées il y a six mois révèlent par ailleurs une dégradation de la situation nutritionnelle et une augmentation de la prévalence de l’émaciation potentiellement mortelle chez les enfants âgés de 6 à 59 mois, qui passe de 7,6 % en 2019 à 10,7 % en 2022.
La moitié des enfants âgés de 6 à 59 mois sont anémiques, un enfant sur trois souffre d’un retard de croissance et seulement un enfant sur trois reçoit le régime alimentaire diversifié minimum dont il a besoin pour grandir et se développer sainement.
Enfin, les Nations unies en Algérie indique que les camps de réfugiés situés près de la ville de Tindouf, dans l’ouest de l’Algérie, accueillent depuis 47 ans des femmes, des enfants et des hommes principalement dépendant de l’aide humanitaire pour leurs besoins alimentaires et leurs moyens de subsistance. La solidarité de la communauté internationale est impérative pour assurer immédiatement la protection des réfugiés et prévenir les graves conséquences que peut entraîner l’insécurité alimentaire.