Crise en Libye : Alger et Ryad se concertent après une rencontre de Boukadoum avec Haftar - Radio M

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Crise en Libye : Alger et Ryad se concertent après une rencontre de Boukadoum avec Haftar

Radio M | 06/02/20 14:02

Crise en Libye : Alger et Ryad se concertent après une rencontre de Boukadoum avec Haftar

Le ministre des Affaires étrangères saoudien Fayçal Ben Farhan Al Saoud est arrivé à Alger, ce jeudi 6 février, pour une visite officielle moins d’un mois après le déplacement du chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum à Ryad et à Abu Dhabi.

L’objectif premier de cet échange de visite est la situation actuelle en Libye. La venue du chef de la diplomatie saoudienne intervient au lendemain d’une rencontre, non annoncée, à Benghazi, de Sabri Boukadoum avec Khalifa Haftar.

L’Algérie, en concertation avec les pays du voisinage libyen, a entamé depuis le début du mois de janvier 2020 des efforts diplomatiques multiples pour rapprocher les points de vue des deux principales parties en conflit, le gouvernement d’entente nationale (GNA) de Faiz Al Saradj, basé à Tripoli, et Khalifa Haftar appuyé par le « Parlement » de Tobrouk. Alger, qui coordonne avec Tunis, entend consulter toutes les tribus libyennes, notamment celles du Sud du pays. Selon le bureau de Khalifa Haftar, la rencontre avec Boukadoum s’est concentrée sur « le rôle de l’Algérie appuyant le retour de la stabilité en Libye ». Rôle soutenu dernièrement par Moscou.

Rencontre de « réconciliation » inter libyenne à Alger 

Boukadoum a, selon plusieurs sources, remis une invitation à Khalifa Haftar pour assister à une rencontre qui pourrait avoir lieu prochainement à Alger, réunissant les différentes sensibilités libyennes pour entamer un dialogue global devant aboutir « à une réconciliation nationale » et à « une solution politique durable » à la crise qui dure depuis neuf ans.

Alger, qui a l’appui de ses pays voisins comme la Tunisie, le Niger, le Mali, le Tchad, l’Egypte et le Soudan, qui se sont réunis, en janvier, en Algérie autour de la situation en Libye, perçue comme « une sérieuse menace » à la stabilité et à la sécurité de toute la région. Abu Dhabi est considéré comme le principal soutien de Khalifa Haftar tant sur le plan militaire et opérationnel que financier. Ryad est également cité dans la liste des alliés de Khalifa Haftar.

L’Algérie, qui a participé à la conférence internationale sur la Libye le 19 janvier à Berlin, tente également d’associer l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis aux efforts diplomatiques arabes et africains pour accélérer la solution à la crise libyenne « loin de toute intervention militaire étrangère ».

La question a été abordée lors de la visite, à Alger, du président turc Recep Tayyip Erdogan dont le pays entend envoyer des troupes pour soutenir le gouvernement de Faiz Al Sarradj à la demande de Tripoli après la décision de Haftar de lancer « une attaque » contre la capitale de la Libye. L’Algérie et les pays voisins cherchent à imposer un cessez-le-feu permanent en Libye et éviter une escalade de violence de ce pays, devenu une destination privilégiée des marchands d’armes, des mercenaires, des contrebandiers et des passeurs de migrants clandestines.