L’Algérie recule dans le classement mondial sur l’Etat de droit pour l’année 2022. Elle perd 7 places dans le classement établi par World Justice Project cité l’agence Ecofin. Elle arrive 89 au monde et 13è en Afrique. Le barème indique également que l’Algérie a obtenu 0,49 point.
Selon le rapport, l’Etat de droit a globalement reculé dans le monde. Sur la base des données collectées, le WJP indique que l’adhésion à l’État de droit a diminué dans 61 % des pays au cours de l’année écoulée. Bien que ces baisses soient moins répandues et moins extrêmes que celles remarquées au plus fort de la crise de la COVID-19, elles restent préoccupantes, « les scores de sept des huit facteurs de l’indice ayant chuté dans la majorité des pays pour la deuxième année consécutive ».
En Afrique, seulement 9 pays ont un score au-dessus de 0,50, le score maximum de 1 étant celui d’un pays où l’Etat de droit est totalement établi. Cette situation montre l’étendue des chantiers à abattre par les pays africains, qui malgré leurs prouesses en termes de révolution économique, doivent encore s’assurer du respect des lois, de la présence effective de l’Etat sur tout le territoire national, et de l’inclusion économique entre autres.
En analysant les critères d’évaluation du WJP par pays, on remarque, par exemple, qu’au Bénin, « l’ordre et la sécurité » affiche les meilleures performances (0,76/1), tandis que la pire performance est affichée au niveau de « l’ouverture du gouvernement » (0,38/1). En Côte d’Ivoire, « l’ordre et la sécurité » affiche également le meilleur score (0,67/1), tandis que la pire performance est affichée au niveau de « l’absence de corruption » (0,35/1). Côté rwandais, ce sont plutôt les droits fondamentaux qui affichent le pire score (0,52/1), contre 0,85/1 pour « l’ordre et la sécurité ».
« La violence, la corruption et l’impunité touchent des millions de personnes dans le monde. Dans le même temps, un nombre croissant de gouvernements adoptent des tendances autoritaires. Ensemble, ces circonstances reflètent l’affaiblissement des mécanismes institutionnels nécessaires pour faire respecter la responsabilité, assurer la juste application des lois et protéger les droits de l’homme », a souligné Alejandro Ponce, directeur de la recherche au WJP.
Cependant, le rapport montre également que certains pays ont regagné du « terrain perdu après les récentes élections et les changements d’administration ». En Afrique par exemple, on compte plus de pays qui ont gagné des places dans le classement mondial (21), que de pays en ayant perdu (12).
Rappelons que l’Indice mesure le rendement de chaque pays sur l’Etat de droit à travers huit facteurs : contraintes aux pouvoirs du gouvernement, absence de corruption, ouverture du gouvernement, droits fondamentaux, ordre et sécurité, application des règlements, justice civile et justice pénale.