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A Béjaia, Slimane Benaissa annonce la création prochaine d’un réseau africain des arts de scène

Radio M | 20/02/20 10:02

A Béjaia, Slimane Benaissa annonce la création prochaine d’un réseau africain des arts de scène

Un réseau africain des arts de scène est en phase de création. « Une déclaration d’intention » a été signée en marge du 10 ème Festival international du théâtre de Béjaia par les participants venus du continent. Il s’agit de Slimane Benaissa, commissaire du festival, Boualem Chouali, membre du comité d’organisation du festival, Germain Coly, conseiller au ministère sénégalais de la Culture, Hugues Serge Limbvani, directeur du théâtre national congolais de Brazzaville, Keyssi Bousso, directeur du Grand théâtre national de Dakar (Sénégal), Boubkeur Khalfaoui, directeur du centre de culture africaine de Montreuil (France), Salma Desouky, coordinatrice au Festival du théâtre de jeune de Charam Echeikh (Egypte), Etienne Lompo, président brukinabé des Réseaux des espaces de diffusion de l’Afrique de l’Ouest(Redao) et Oumar Badiane, expert sénégalais en développement culturel.

« Nous envisageons de créer une association qui regrouperait des réseaux de diffusion, de création, de coproduction et de formation dans le domaine du spectacle vivant. Nous comptons dans un proche avenir rédiger les statuts qui définiront les modalités de collaboration entre nos pays respectifs », est-il indiqué dans la déclaration. Slimane Benaissa a précisé, lors d’une conférence de presse, tenue mercredi 19 février au Théâtre régionale Abdelmalek Bouguermouh de Béjaia, que l’Association sera ouverte à tous les pays africains qui désirent y adhérer.

« Nous devons choisir un pays logeur de cette association. Les signataires de la Déclaration ont demandé à ce que l’Algérie l’abrite . Cela pourrait être ailleurs. Nous irons là où les procédures juridiques sont simples. J’espère qu’avec la nouvelle Constitution, des dispositions seront prises pour que l’Algérie soit plus ouverte. Nous ne voulons pas nous fatiguer avec la paperasse algérienne. Savez-vous que pour créer une association en Algérie, il faut attendre deux ans ! C’est une réalité algérienne dont il faut en tenir compte. Ce n’est pas mieux en Afrique », a-t-il souligné. Le futur réseau travaillera pour un réel échange de pièces de théâtre entre les festivals.

« Il faut ouvrir des horizons vers l’Amérique du Sud »

« Nous allons essayer d’échanger des pièces entre les festivals. L’intérêt pour nous est de faire voyager notre théâtre. Nos jeunes créent des spectacles mais ne voyagent pas, ne voient pas d’autres choses. En Afrique, il y a un travail théâtral d’un bon niveau. Il nous sera plus facile d’envoyer nos troupes à Dakar, à Brazzaville ou à Bamako qu’en Europe avec tous les problèmes que vous connaissez. Vous demandez un visa pour une troupe, vous ne l’aurez jamais ! Il faut vers des échanges avec l’Afrique, c’est utile pour notre jeunesse et pour notre théâtreIl s’agit aussi d’établir des canaux de formation. On peut inviter un metteur en scène africain pour monter une pièce en Algérie. Nos metteurs en scène peuvent également aller vers d’autres pays africains monter des pièces. Nous frères africains en expriment le besoin. Ils se sentent encore plus isolés que nous », a détaillé Slimane Benaissa plaidant pour un véritable théâtre africain. 

Il a évoqué l’échange de productions théâtrales entre pays africains. « Le festival de Brazzaville, qui est prévu en avril, demande à ce qu’une pièce algérienne soit présente. Nous devons établir un circuit africain de diffusion », a-t-il dit.Il a annoncé que Hugues Serge Limbvani, qui est également directeur du festival de théâtre et de danse de Brazzaville, a réussi à créer un réseau avec l’Argentine et l’Amérique du Sud.

« Il va envoyer des pièces africaines en Argentine pour des tournées et dans les pays de la région. Nous devons arriver à cela. La langue au théâtre n’est plus un problème. Il existe des systèmes électroniques de sous titrage. Ailleurs, les gens sont curieux de l’Afrique. Jusqu’à aujourd’hui, l’Afrique passe toujours par la France et par l’Europe. Mais, en réalité, c’est un goulot d’étranglement. Il faut ouvrir des horizons vers l’Amérique du Sud et vers l’Afrique. Il faut ouvrir des portes pour aller plus loin », a insisté Slimane Benaissa souhaitant un soutien du ministère de la Culture.

Il a parlé de la possibilité de connecter le réseau africain, en cours de création, avec le réseau sud-américain pour une meilleur diffusion des productions culturelles des deux continents.