Depuis plusieurs semaines les Algériens retenaient leur souffle pour ce 53e vendredi qui marque la veille du premier anniversaire du soulèvement populaire en Algérie. Une année marquée d’une pierre blanche dans l’Histoire du pays. Un mouvement populaire pacifique a réuni les Algériens autour d’un objectif commun «le changement d’un régime totalitaire».
Au fil des semaines le hirak est institué « devoir national ». Aujourd’hui, un an après le soulèvement du 22 février, les citoyens sont encore dans la rue. Le bilan de cette année de contestation est apprécié de différentes manières par les citoyens. Les citoyens restent unis autour de la poursuite de la contestation jusqu’au changement du régime.
Ensemble et par dizaines de milliers, ils renouvellent ce 21 février leur engagement pour une Algérie meilleure.
Dès le matin, les premiers manifestants ont commencé à défiler à Didouche Mourad et jusqu’à la Grande Poste. Le nombre de manifestants s’accroît au fil des heures. À la fin de la prière, coup d’envoi officiel de la manifestation du vendredi, la rue Didouche Mourad était voire de monde. On y voyait des jeunes et des moins jeunes, des couples accompagnés de leurs enfants, le hirak est toujours vivant et pluriel.
Cette date anniversaire de la première année du mouvement populaire a été célébrée par les citoyens en rappelant que l’engagement se poursuit mais également en rejetant la légitimité du chef de l’Etat. D’une seule voix les manifestants scandent dans les rues d’Alger-Centre « nous ne sommes pas venus pour faire la fête nous sommes venus pour que vous partiez ». Le « partez tous » est toujours sans appel.
La poursuite de la contestation et l’engagement des Algériens s’est exprimée dans beaucoup de slogans ce 53e vendredi. Avec humour ou sur un ton plus dur, les manifestants promettent de maintenir la pression. Un manifestant le note noir sur blanc sur sa pancarte en écrivant « celui qui veut gagner ce n’est ni le plus fort ni le plus rapide, mais c’est celui qui n’abandonne pas ».
Les manifestants rejettent également toute récupération du mouvement populaire. Décrété par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie », les manifestants mettent en garde contre toute récupération. Sur certaines pancartes on peut lire « pas de récupération du Hirak et le cri du peuple », « vous ne réussirez pas à récupérer la révolution du 22 février ».
L’occasion est aussi de rappeler que l’année n’a pas été facile. On pense à ceux qui sont en prison et ceux qui sont partis. A Didouche Mourad, des manifestants portent les portraits des détenus politiques et celui de Ramzi Yetou, mort sous les coups de policiers en avril dernier.
Ce vendredi, les Algériens ont une nouvelles fois démontré leur attachement au serment du 22 février. Il y a un an, ils sont sortis pour exiger pacifiquement le droit de vivre dignement, et ils continueront leur lutte pour un avenir meilleur.