Hirak an II: des Algériens déterminés, vaine tentative du pouvoir de voler la révolution - Radio M

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Hirak an II: des Algériens déterminés, vaine tentative du pouvoir de voler la révolution

Said Djaafer | 23/02/20 09:02

Hirak an II: des Algériens déterminés, vaine tentative du pouvoir de voler la révolution

Après un vendredi historique, les Algériens sont revenus dans la rue pour marquer l’anniversaire du début de la révolution, à Alger et dans d’autres villes. La détermination des manifestants à descendre dans la rue le samedi est une annonce claire de l’attachement au choix de la Silmiya jusqu’au changement du régime. Ils ont fait entendre à ceux que cela concerne leur message sans fioritures: « nous continuons le combat pour la liberté et non pour faire la fête ».

Il s’agit d’une réponse éloquente à la manœuvre faisant de l’anniversaire du début de la révolution pacifique une journée nationale. La règle est que l’histoire s’écrit une fois que les faits atteignent leur aboutissement. Pour le pouvoir, tout s’est terminé le jour où les Algériens ont déposé Bouteflika, le 2 avril 2019.

Une vision tronquée qui réduit le changement au départ d’une homme en état d’incapacité de la façade publique. Quant au changement de régime, ceux qui gouvernent sans légitimité populaire ne veulent pas l’entendre. Il ne reste plus à un régime périmé que les manœuvres qui reflètent surtout le fossé qui le sépare de la rue: une vaine tentative de voler une révolution qui se poursuit et un empressement à falsifier l’histoire alors que les Algériens sont encore maîtres de la rue.

Des Algériens qui ont parfaitement compris la manœuvre et ont su comment déjouer les sortilèges de sorciers (les spin doctors) du régime. Le plus étonnant est que ce régime apporte à chaque fois à la société, et par lui-même, des preuves pour le condamner, en prenant des décisions qui détruisent ce qui lui reste d’autorité et de crédibilité.

Le jour où le pouvoir a appelé à fêter 22 février, les barrages des services de sécurité avaient encerclé la capitale pour la deuxième journée consécutive. Des heures entières pour passer le poste de contrôle de Mohamadia, à l’entrée est de la ville. Par contre, les automobilistes étaient encouragés à aller vers la rue Didouche Mourad, là où marchent les manifestants… Même la gestion de la circulation routière se fait de manière perfide pour gêner les manifestations. Là on ferme la circulation pour empêcher l’arrivée de plus de manifestants et ailleurs, on encourage les voitures à passer pour pousser les manifestants hors de la rue. Ces pratiques infantiles donnent une image caricaturale d’un régime perclus et incapable.

Les faussaires n’écriront pas l’histoire

Une fois de plus le pouvoir a essayé de commémorer le 22 février en fabriquant une fausse image que les voix de la propagande officielle se chargent de vendre au journal télévisée du 20 h. Mais la véritable image était transmise durant toute la journée, et en direct, sur les réseaux sociaux. Ceux qui venaient des différentes wilayas du pays vers la capitale ont pu constater, de visu, ce que l’expression « accompagner le Hirak béni » veut dire. Ils ont pu voir comment le pouvoir « fête » l’événement! Et une fois de plus, le pouvoir tombe dans le piège et fournit benoîtement la preuve de son mensonge et de son échec.

Les manifestations du vendredi et du samedi ont confirmé que la Silmiya est enracinée dans la conscience des Algériens; et que même ceux qui ne sortent pas dans les rues pour manifester n’ont pas renoncé à leur rêve de construire l’Algérie des libertés.

Ils sont venus pour faire savoir au pouvoir qu’ils continuent leur combat sans accorder d’intérêt à la désinformation et aux menaces. Les professionnels du faux devraient patienter avant d’essayer de confisquer cette belle révolution car ses enfants continuer de faire une histoire beaucoup plus grande pour qu’elle soit écrite par des faussaires.

Traduit par la rédaction – Article original