Soutien à Kais Saied: "l'Algérie mise sur un cheval perdant", selon Moncef Marzouki - Radio M

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Soutien à Kais Saied: « l’Algérie mise sur un cheval perdant », selon Moncef Marzouki

Radio M | 17/04/23 17:04

Soutien à Kais Saied: « l’Algérie mise sur un cheval perdant », selon Moncef Marzouki

L’ancien Président tunisien, Moncef Marzouki, qui vit exilé en France, a accusé, dans une interview accordée à la chaine de télévision Canal 22, le régime algérien d’ingérence dans les affaires internes tunisiennes et de soutien à la « dictature » du président Kais Saied.

Selon Marzouki, le régime algérien a « combattu la révolution tunisienne avec tous les moyens ». « Je suis allé les voir plusieurs fois, mais ils voulaient que cette révolution s’éteigne à tout prix, de peur que la révolution s’élargisse et arrive en Algérie et c’était finalement le cas avec l’avènement du Hirak en 2019 », a révélé l’ancien Président tunisien.

Pour lui, l’Algérie est gouvernée par « une dictature qui veut maintenir la dictature actuelle en Tunisie et qui craint son effondrement ». « Mais,  nous les tunisiens ferons tomber cette dictature et personne ne pourra la sauver », martèle-il.

Moncef Marzouki estime que la partie algérienne s’est trompée en misant sur Kais Saied. « Le régime algérien a misé sur le cheval perdant », dit-il avant d’ajouter que Kais Saied « n’est rien qu’un incompétent et un dictateur caricatural et que le système algérien s’est trompé de miser sur lui ».

En novembre 2018, Marzouki, accusé de sympathie avec les milieux islamistes, avait critiqué l’Algérie  dans un entretien sur la chaîne BBC. Il avait alors déclaré que seuls le Qatar et la Turquie avaient aidé, économiquement et politiquement, son pays pendant la période de transition qui avait suivi la chute du régime de Zine El-Abidine Benali en 2011. «Je parle en parfaite connaissance de cause, puisque j’ai été aux commandes et j’ai eu accès à tous les dossiers», avait-il lancé.

Médecin et farouche opposant de gauche au régime Ben Ali, Marzouki a été élu le 12 décembre 2011 à la présidence de la Tunisie par l’Assemblée nationale constituante issue de l’élection du 23 octobre de la même année, premier scrutin pluraliste libre de l’histoire du pays. Il a été élu président de la Tunisie onze mois après la chute de Zine El Abidine Ben Ali chassé par le soulèvement populaire qui a donné ensuite naissance au « printemps arabe ».