Spéculation illicite : Des familles de commerçants emprisonnés en appellent à Tebboune - Radio M

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Spéculation illicite : Des familles de commerçants emprisonnés en appellent à Tebboune

Radio M | 18/04/23 16:04

Spéculation illicite : Des familles de commerçants emprisonnés en appellent à Tebboune

Depuis début avril, des familles de petits commerçants, condamnés pour spéculation illicite, organisent des sit-in, selon des vidéos postées sur la page Facebook dédiée aux « famille de victimes de la spéculation ».

A Sétif comme à Batna, les familles des « victimes de la loi sur la spéculation » en appellent au chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune et au ministre de la justice Rachid Tabbi pour libérer les membres de leurs familles ou de les amnistier. Elles estiment que les commerçants condamnés à de lourdes peines n’ont rien à voir avec la spéculation comme le montre cette vidéo d’un si-in tenu lundi 17 avril à Sétif.

La loi sur la spéculation illicite a été promulguée fin 2021 dans un contexte de pénuries de produits subventionnés comme la semoule, l’huile de table et le lait en sachet. Elle prévoit des peines sévères allant jusqu’à la perpétuité et des amendes allant jusqu’à deux millions de dinars contre les commerçants qui stockent la marchandise dans le but de déstabiliser le marché en créant des pénuries ou augmenter les prix.

Depuis l’application de cette loi, des centaines de commerçants algériens ont été condamnés à de lourdes peines, dont certains à la perpétuité pour avoir stocké ou transporté des produits alimentaires de base, comme l’huile de table, le lait, la semoule, le sucre et tout récemment l’oignon. Dernier en date, un commerçant de Boumerdès condamné à sept ans de prison, il y a une semaine, pour avoir stocké  284 quintaux d’oignons rouges sans registre de commerce.

Lors du conseil des ministre du 7 janvier 2023, Abdelmadjid Tebboune avait instruit de poursuivre la lutte contre la spéculation et « de dévoiler les spéculateurs et leurs plans à l’opinion publique ». Le contrôle s’est renforcé pendant ce mois de Ramadhan avec la création d’un dispositif de veille sur l’approvisionnement du marché en produits de base.

Si le chef de l’Etat voit en ce texte de loi une  « valeur ajoutée qui vient renforcer les textes juridiques dans le domaine de la protection des droits de l’Homme », certains députés de l’Assemblée populaire nationale estiment que beaucoup de commerçants et leurs familles sont victimes de la mauvaise application de cette loi, et ont demandé au ministre de la justice de renvoyer le texte pour révision.