L’opposant et chef du mouvement islamiste tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, a été condamné lundi à un an de prison et à une amende de 1 000 dinars (300 euros), par la justice tunisienne, pour « apologie du terrorisme », rapporte la presse locale et internationale citant ses avocats.
Principal opposant au président Kaïs Saïed, Ghanouchi est poursuivi dans plusieurs affaires. Sa condamnation de lundi est liée à une affaire dans laquelle il avait été entendu en février par le pôle judiciaire antiterroriste avant d’être laissé en liberté.
Il s’agit d’une plainte déposée par un syndicat policier qui l’accuse d’inciter les tunisiens à s’entretuer, en raison de propos tenus début 2022, lors des obsèques d’un leader d’Ennahdha. Il avait alors affirmé que le défunt « ne craignait pas les dirigeants ou les tyrans ». Ghanouchi avait refusé de comparaître devant la justice, selon la même source, rejetant ce qu’il a qualifié de « procès politique monté de toutes pièces ».
Arrêté le 17 avril passé et placé sous mandat de dépôt à la suite de déclarations dans lesquelles il avait affirmé que la Tunisie serait menacée d’une « guerre civile » si les partis de gauche ou ceux issus de l’islam politique comme Ennahdha, y étaient éliminés, Rached Ghannouchi, avait également été entendu en novembre 2022 par un juge du pôle judiciaire antiterroriste pour une affaire en lien avec l’envoi présumé de « jihadistes en Syrie et en Irak ».
Le président tunisien, Kaïs Saïed, avait décidé le mois de mars 2022 de dissoudre le Parlement qui était sous la présidence de Rached Ghanouchi. Cette annonce est survenue après que le ministre de la Justice a ordonné l’ouverture d’une enquête contre des membres du Parlement, accusant ceux-ci de « conspirer contre la sécurité de l’État ».
Elu fin 2019, Kaïs Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le premier ministre et en suspendant le parlement dominé par le parti Ennahda.