L’unité de produits laitiers de Danone à Blida a été fermée, mardi 3 mars, sur ordre de la Direction de la concurrence et des prix (DCP) de Blida. Une double inspection inopinée, le 19 février et le 2 mars 2020, dans l’unité de Beni Tamou a constaté l’existence dans les stocks d’additifs (parfums) pour yaourts périmés. Les pots de yaourt fabriqués avant le 15 janviers 2020 seront retirés du marché.
Djamel Abbad, directeur du commerce de Blida, a, dans une déclaration à El Bilad TV, précisé que ses agents ont procédé à la saisie de 600 kg d’arôme de biscuit périmé à la date du 15 janvier 2020, trouvés dans les frigos. Il a parlé aussi de non-respect de règles d’hygiène. La décision a de la fermeture a été prise en application de la loi 03/09 relative à la protection du consommateur.
Contacté, Zakari Sayah, directeur de la communication de Danone Djurdjura Algérie, a confirmé la mise sous scellés de l’usine de Blida. « C’est une fermeture temporaire. Il existe une incompréhension de la part des responsables de la DCP de Blida par rapport à la nature des ingrédients incriminés. En industrie, matière première et ingrédients sont deux choses différentes. En matière de délais d’expiration, ils sont traités d’une manière différente. L’ingrédient est quelque chose qu’on considère comme non périssable selon les pratiques suivies dans l’industrie partout dans le monde. Il y a une relation entre le fournisseur et l’entreprise pour vérifier à chaque fois la constance de ces ingrédients à travers des échantillons qui sont validés par les deux parties. Il y a eu en effet certains arômes qui étaient dans une zone de déclassement. Et, l’interprétation qui a été faite de la part de la DCP de Blida est que ces arômes ont été utilisés dans nos produits finis, ce que nous ne validons pas comme information», a-t-il expliqué.
« Nous sommes présents en Algérie depuis plus de vingt ans »
Il a ajouté que Danone Djurdjura utilise de la matière première conforme à la réglementation algérienne. « Notre département qualité a déclassé les arômes cités. Ils n’ont pas été utilisés dans les produits finis. Nous sommes en train de nous rapprocher du ministère du Commerce et de la DCP pour discuter ces faits là et expliquer notre version et notre fonctionnement en interne par rapport à l’utilisation de ces produits », a-t-il appuyé.
Il a indiqué que l’usine de Blida emploie 220 salariés. Ils sont mis au chômage technique jusqu’à la reprise des activités à l’usine. «Nous sommes présents en Algérie depuis plus de vingt ans. Nous avons plus de 1000 employés dans le pays. Nous avons un écosystème très large qui implique la partie collecte de lait. Plus de 30.000 personnes gravitent autour de notre écosystème et qui vivent de l’activité de Danone », soutenu Zakari Sayah.
Selon des sources informées, le propriétaire de l’usine a eu des difficultés avec les salariés depuis le rachat par le groupe français Danone au groupe algérien Trèfle en juin 2015. Le montant du rachat n’a pas été communiqué aux médias. Danone s’est engagé à investir deux milliards de dinars pour développer les lignes de production et à maintenir les postes d’emploi. Trèfle n’a cédé que la ligne des produits laitiers. Ce groupe a acquis l’usine Vitajus. Pour rappel, Kamel Rezig, ministre du Commerce, a accusé, mardi 3 mars, deux laiteries de Blida et de Béjaia d’avoir utilisés des produits périmés dans le processus de fabrication.
