La liberté d’expression. Cet héritage de la révolution française si cher à la France des libertés et de la déclaration des droits de l’homme, est sérieusement foulé au pied par des pratiques quasi-inquisitoriales aussi bien institutionnelles que personnelles. Le point d’achoppement ? La critique d’Israël et de ses dirigeants. De ses mensonges aussi ! Tout est mis sur le compte de l’antisémitisme, ce concept dévoyé de son sens originel et exclusivement assimilé à la haine du juif et de l’État d’Israël.
Jean Messiha et Habib Meyer, pour ne citer que ces deux-là tant ils accaparent réseaux sociaux et plateaux télé, crient au loup antisémite à chaque critique ou remise en cause d’une version israélienne mensongère. A contrario, critiquer le Hamas, les Palestiniens et s’amuser de leur sort, comme le montre de nombreuses vidéos mises en ligne à partir d’Israël, ne suscitent aucune forme d’effroi. Enrico Macias peut même proférer des menaces de mort et chantonner « qu’on va les dégommer », sans que personne ne vienne l’inquiéter.
Humour, journalisme et réseaux sociaux en ligne de mire
Coluche et Desproges doivent se retourner dans leur tombe. Guillaume Meurice, cet humoriste qui officie sur France-inter a fait les frais de cette dérive inquisitoriale au sein de la société française et surtout au sein de son intelligentsia. Le 29 octobre dernier, à la veille d’Halloween, il suggère une idée de « déguisement pour faire peur » en évoquant un « déguisement Netanyahu », « une sorte de nazi mais sans prépuce ». Une chronique qui a provoqué une levée de boucliers chez les partisans d’Israël… en France. Non seulement Meurice se fait sermonner par la Direction de Radio France, mais il est convoqué ce mardi 21 novembre par la Brigade de répression de la délinquance contre les personnes (BRDP) dans le cadre d’une audition libre au sujet des propos qu’il a tenus sur l’antenne de France Inter sur le conflit israélo-palestinien.


Sur une autre station, Mohamed Kaci, présentateur de France 24, se fait lui aussi savonner par sa direction, pour n’avoir pas accepté sur son plateau le diktat d’un officier supérieur et porte-parole de Tsahal. Ce dernier faisait le procès de Hamas, l’accablant de toutes les atrocités, mais s’est senti désarçonné par la question du journaliste : « donc vous vous comportez comme le Hamas ? », allusion aux carnages que mène Israël sur Gaza et notamment sur l’hôpital Shifa. La remarque de Mohamed Kaci n’a pas été du goût d’Olivier Rafowicz qui, d’emblée, à qualifié la question du journaliste comme une attaque contre Israël et son armée, Tsahal. Vive polémique sur les réseaux sociaux mais grande solidarité avec le journaliste frondeur.
Le dernier cas est assez typique. C’est celui de Warda Anwar, cette influenceuse qui raillait dans une vidéo sur instagram, maladroitement certes, la fake-news du bébé mis dans un four par les combattants du Hamas. « À chaque fois que je tombe sur l’histoire du bébé qui a été mis dans le four, je me pose la question de s’ils ont mis du sel, du poivre, du thym… Ils l’ont fait revenir à quoi ? Et ç’a été quoi l’accompagnement ? » L’histoire de ce bébé et de ce four imaginaires, largement relayée par les médias et donnée par un secouriste israélien, a été démentie de fait, dans le sens où aucune partie israélienne ne l’a confirmée. Mais depuis la vidéo de Warda Anwar, en mettant en relief l’antisémitisme de cette dernière, on conforte l’existence de cette fake-news.
La prévenue devait être jugée en comparution immédiate le 10 novembre dernier, mais le procès avait été renvoyé au mercredi 22 novembre. Warda Anwar a été placée depuis le 10 novembre sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès.
Warda Anwar passe aujourd’hui devant le juge. Les plaignants ? Habib Meyer, Crif, organisations israéliennes, Darmarin et tutti quanti ! Elle est poursuivi pour apologie du terrorisme ! Un peu et on l’accuserait d’être la petite amie d’Abu Obeïda … Affaire à suivre.
Sale temps pour la liberté de dire, quand on sait que des sénateurs français ont, toute honte bu, proposé une loi criminalisant l’antisémitisme, l’antisionisme et partant la critique de l’Etat d’Israël…