Condamnations dans l'affaire Bensmaïl : Larbaa Nath Irathen à nouveau paralysée - Radio M

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Condamnations dans l’affaire Bensmaïl : Larbaa Nath Irathen à nouveau paralysée

Radio M | 24/11/23 20:11

Condamnations dans l’affaire Bensmaïl : Larbaa Nath Irathen à nouveau paralysée

 La petite ville de Larbaa Nath Irathen, nichée dans les montagnes de Kabylie non loin de Tizi-Ouzou, a connu ce jeudi 23 novembre un troisième jour de mobilisation. À l’appel des familles des prisonniers condamnés après le lynchage de Djamel Bensmaïl, ses habitants ont observé une grève générale qui a mis la localité à l’arrêt.

Tout est parti de ce dramatique 11 août 2021. Ce jour-là, Djamel Bensmaïl, un militant originaire de Miliana (Aïn Defla) venu en renfort des pompiers pour combattre les terribles incendies qui ravageaient la région (faisant plus de 300 morts), avait été pris à tort pour un pyromane par la foule. Lynché devant le commissariat de Larbaa Nath Irathen, son décès brutal avait choqué l’Algérie entière.

Un an plus tard, le procès intenté par les autorités a débouché sur des condamnations d’une sévérité sans précédent. En première instance puis en appel, ce sont plusieurs dizaines de peines capitales qui ont été prononcées, suscitant l’incompréhension et la colère des familles.

Pour les habitants de Larbaa Nath Irathen, ces peines extrêmes sont injustes et disproportionnées. Elles visent surtout à faire un exemple pour dissuader toute velléité de contestation dans une région berbèrophone historiquement frondeuse.

Soutien du RCD dès la deuxième semaine

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a réagi dès le 17 novembre, lors de la deuxième semaine de grève, en publiant un communiqué de soutien aux familles des détenus. Tout en reconnaissant le « droit légitime à la protestation pacifique », le RCD met sévèrement en garde contre les « provocations » et le « climat de terreur » instauré par les autorités. 

Pour le RCD, seule une solution politique peut désamorcer les tensions nées de ce « procès politique ». Le parti d’opposition réclame ainsi des « mesures d’apaisement urgentes » de la part du pouvoir, faute de quoi la situation risque de dégénérer dans cette région meurtrie.

Cette troisième journée de mobilisation démontre en tout cas la détermination intacte des habitants de Larbaa Nath Irathen. Ils entendent poursuivre leur grève hebdomadaire jusqu’à ce que les condamnations jugées abusives soient revues.