Après la prise de position d’une dizaine d’ambassadeurs français en poste dans la région, c’est au tour d’un collectif de diplomates à la retraite de réclamer, dans une tribune publiée samedi dans Le Monde, plus d’«équilibre» dans la politique étrangère de la France au Moyen-Orient.

Selon eux, la France a « perdu beaucoup de sa crédibilité » dans le monde arabo-musulman, où son image « s’est fortement dégradée ». Ils appellent donc à un « fort engagement » de la communauté internationale, auquel la France « doit prendre part », pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Cependant, cela nécessite selon eux de mener « une politique équilibrée, cohérente et indépendante des pressions extérieures ». Une allusion à « l’américanisation » supposée de la diplomatie française, que le gouvernement tente de corriger, « sans que ce rééquilibrage soit perçu » dans la région.
Dans leur tribune, les diplomates à la retraite adoptent un ton critique envers Israël. Ils rappellent que le droit international « le droit international interdit toute mesure de punition collective contre les civils » et condamnent « les bombardements d’écoles et d’hôpitaux » palestiniens. Ils réfutent également la justification avancée par Israël selon laquelle les cibles visées seraient des bases du Hamas, étant donné que des locaux appartenant à l’ONU ou à des ONG ont également été touchés.
Appelant à pérenniser le cessez-le-feu, les diplomates estiment qu’éliminer le Hamas est un objectif «illusoire» et qu’une solution politique au conflit israélo-palestinien est nécessaire. Soit la solution à deux États, de plus en plus compromise par la colonisation, soit un État unique, au risque d’un «apartheid» dénoncé à l’international.