Dans un rebondissement judiciaire inattendu, la défense de Noureddine Tounsi, lanceur d’alerte sur la corruption et ancien membre de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), a révélé que la justice algérienne s’est contredite sur le dossier qui lui vaut aujourd’hui son incarcération.

D’après les avocats de M. Tounsi, le tribunal de Bir Mourad Raïs a en effet reconnu, à travers un récent jugement, que leur client était actuellement emprisonné pour une affaire dans laquelle il avait déjà été condamné définitivement en 2021 par le tribunal d’Oran. 

Or, cette condamnation à deux ans de prison ferme pour « outrage à institution publique » et « atteinte à la vie privée »était assortie d’une dispense de peine, ce qui signifie normalement en droit que l’action publique est éteinte et que M. Tounsi ne pouvait pas être rejugé pour les mêmes motifs.

C’est une contradiction très grave entre deux décisions de justice » s’insurge le Collectif de défense, alors que M. Tounsi est retourné en prison en février 2023 pour avoir diffusé des documents administratifs confidentiels dans le cadre de ses activités de lanceur d’alerte. 

« La justice a déjà tranché cette affaire de manière définitive, M. Tounsi ne peut pas être poursuivi deux fois pour les mêmes faits », argumente encore son Collectif d’avocats.

Ces derniers ont d’ailleurs fait appel de la nouvelle condamnation à deux ans de leur client, dénonçant un « acharnement judiciaire » à son encontre qui reflèterait en réalité sa gêne vis-à-vis du pouvoir algérien sur la question sensible de la corruption.