Arrivé au poste du prince héritier – et donc de futur roi – au prix d’un chambardement inédit dans les règles de la succession, Mohamed Ben Salmane continue sa stratégie d’élimination des concurrents potentiels. Il vient selon plusieurs médias américains, de faire arrêter trois membres influents de la famille royale.
Le prince héritier qui a enfoncé l’Arabie saoudite dans le bourbier yéménite et terni l’image de la monarchie avec l’assassinat horrible du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul, semble vouloir faire le vide dans la maison royale. Le temps de la succession approche, la santé du roi Salmane Ben Abdelaziz étant très délicate, le fils “préféré”, prend les devants contre ses deux adversaires potentiels pour le pouvoir. Il s’agit de son cousin, le prince Mohamed Ben Nayef, ancien ministre de l’intérieur et ex-prince héritier et de son oncle, le prince Ahmed Ben Nayef. Ils ont été cueillis chez eux par les services de sécurité et sont accusés de “trahison”.
Le New York Times a indiqué que le frère cadet du prince Nayef a lui aussi été appréhendé. Ces décisions de facto approuvées par le roi Salmane pavent encore plus le terrain à son fils dont la position a été fragilisée par la scabreuse affaire de l’assassinat de Jamal Khashoggi, le 2 octobre 2018 effectuée par des proches collaborateurs. Le prince Ahmed était rentré au royaume depuis Londres après l’éclatement du scandale Khashoggi. MBS a mis au pas de nombreux princes de la pléthorique famille royale saoudienne pour asseoir son pouvoir.
En novembre 2017, il a lancé une spectaculaire opération “anticorruption” en confinant sous surveillance à l’Hôtel Ritz-Carlton de Riyad 200 hauts personnages dont une dizaine de prince, des hommes d’affaires et des hauts fonctionnaires qu’il a contraint de se délester d’une partie de leur fortune. Celui que les médias occidentaux ont longtemps présentés comme un réformateur a également une vague d’arrestations ciblant aussi bien des conservateurs que des libéraux et faisant arrêter des prédicateurs, des intellectuels progressistes et des militantes féministes.