Le couperet est tombé lundi pour le lycée musulman Averroès de Lille. Après des semaines de polémique, le préfet du Nord a acté la rupture du contrat liant cet établissement privé à l’État.
Cette résiliation, recommandée fin novembre par une commission consultative, sonne le glas du seul lycée musulman sous contrat de la région. Pourtant, avec ses taux record de réussite au baccalauréat frôlant les 100%, l’établissement fondé en 2003 faisait figure d’excellence.
Mais malgré ce palmarès flatteur, sa réputation était entachée depuis plusieurs années par des soupçons sur ses accointances supposées avec la mouvance des Frères Musulmans et sur l’utilisation de manuels aux relents salafistes. Surtout, sa gestion opaque et le flou autour de ses financements ont focalisé les critiques.
En pointe du combat pour sa fermeture : Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, qui n’a cessé de dénoncer l’« islamisme » du lycée Averroès. Un argument repris par le préfet pour justifier sa décision radicale, au grand dam des défenseurs de l’établissement. Car le lycée ne manquait pas de soutiens, à l’image de l’ancien sénateur Jean-René Lecerf, du député Roger Vicot et du directeur de Sciences Po Lille, Pierre Mathiot.
De nombreuses personnalités et organisations se sont élevées contre sa fermeture, y voyant une décision arbitraire et symptomatique du «lycéephobie » gangrenant l’opinion publique. Las, leurs appels n’auront pas infléchi le gouvernement.
Reste à savoir quel avenir pour les 450 élèves désormais privés de leur établissement d’excellence. Le feuilleton juridique ne fait peut-être que commencer.