Premiers signes de détente entre l'Espagne et l'Algérie, selon le quotidien El Confidencial - Radio M

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Premiers signes de détente entre l’Espagne et l’Algérie, selon le quotidien El Confidencial

Radio M | 15/12/23 11:12

Premiers signes de détente entre l’Espagne et l’Algérie, selon le quotidien El Confidencial

Après près de deux ans de tensions diplomatiques et commerciales entre l’Espagne et l’Algérie, des signes de normalisation commencent à apparaître, rapporte le quotidien espagnol El Confidencial. 

Selon Ignacio Cembrero, l’arrivée cette semaine du nouvel ambassadeur algérien à Madrid, Abdelfetah Daghmoum, marque une « étape décisive » vers le rétablissement des relations bilatérales. Parallèlement, « le patronat algérien a accueilli l’ambassadeur espagnol le 11 décembre à Alger et a publiquement annoncé son soutien aux entreprises espagnoles », souligne le journaliste.

Ces gestes de bonne volonté interviennent après près d’un an et demi de boycott économique de fait imposé par Alger à Madrid. Les exportations espagnoles vers l’Algérie ont chuté de 90% et les entreprises ibériques se sont vues privées de marchés publics algériens. Ce blocus a représenté environ 3 milliards d’euros de pertes.

La crise avait éclaté en mars 2022, après le ralliement inattendu de Pedro Sanchez au plan marocain d’autonomie pour le Sahara Occidental. Furieuses, les autorités algériennes avaient rappelé leur ambassadeur et cessé presque tout commerce avec l’Espagne, son deuxième fournisseur après la Chine.

Toutefois, selon Ignacio Cembrero, « certains diplomates expliquent qu’à Alger, le discours de Sanchez en septembre 2022 à l’ONU, dans lequel il plaidait pour une solution au Sahara dans le cadre onusien, sans mentionner le plan marocain, a été apprécié ». Ce geste aurait contribué au dégel actuel, bien que l’Espagne n’ait toujours pas officiellement revu sa position.

Les milieux économiques des deux côtés espèrent désormais une normalisation rapide des échanges. Mais selon le journaliste, « un autre problème avec l’Algérie reste à résoudre: l’immigration.

En effet, depuis le 2 avril 2022, les autorités algériennes refusent de manière systématique d’accepter le rapatriement des migrants irréguliers algériens débarqués en Espagne et faisant l’objet de mesures d’éloignement du territoire espagnol. Jusqu’à cette date, des vols charter de rapatriement opéraient de façon régulière entre l’Espagne et l’Algérie. 

Cependant, malgré ce durcissement sur le dossier migratoire, force est de constater qu’Alger s’est pour l’instant abstenue de jouer la carte de la pression par les flux, à la différence de Rabat.

Contrairement au Maroc qui n’hésite pas à instrumentaliser les mouvements migratoires pour faire pression sur l’Espagne, l’Algérie s’est abstenue d’user de ce levier déstabilisateur,selon El Confidencial. Même dans les périodes de tensions accrues avec Madrid, Alger a continué de restreindre les départs illégaux par voie maritime, sans céder à la tentation de laisser libre cours aux flux migratoires comme moyen de rétorsion politique.

Selon les statistiques citées par le quotidien, 5020 Algériens sont arrivés clandestinement sur la péninsule ibérique sur les dix premiers mois de 2022, contre 6520 sur la même période de 2021.