Alors que le conflit à Gaza entre dans son troisième mois, les tensions entre les États-Unis et Israël, habituellement alliés indéfectibles, se font de plus en plus manifestes. 

L’administration Biden, poussée par l’aile gauche du parti démocrate, commence à perdre patience face à la stratégie israélienne jugée trop musclée à Gaza. Le président américain a même évoqué des « bombardements aveugles » de la part de l’armée d’occupation lors d’un récent discours. 

De leur côté, les responsables israéliens restent sourds aux demandes répétées d’une trêve, arguant de la menace que continue de représenter le Hamas. Ils refusent également le plan de Washington pour l’après-conflit, qui verrait l’Autorité palestinienne reprendre le contrôle de Gaza. Le gouvernement Netanyahu craint qu’un tel scénario ne renforce politiquement le Hamas.

Par ailleurs, la solution à deux États prônée de longue date par les Américains semble enterrée par le gouvernement israélien le plus à droite de l’histoire. Ces désaccords de fond montrent qu’un fossé diplomatique est en train de se creuser entre les deux pays. Même si le soutien américain à la sécurité d’Israël n’est pas remis en cause, la relation spéciale qui liait Netanyahu et Biden semble bel et bien entamée. 

L’avenir dira si ces divergences laisseront des traces durables ou ne seront que passagères.