Nouveau coup de théâtre dans le feuilleton judiciaire de l’affaire Bouraoui. Alors que le procès en appel était initialement prévu ce jeudi, l’audience a finalement été ajournée au 4 janvier prochain.
Sur le banc des accusés, un seul homme ne recouvrera pas la liberté d’ici là : le journaliste Mustapha Bendjama. Maintenu en détention en dépit de sa peine déjà purgée, ce dernier essuie un nouveau revers avec le refus du juge de le libérer. Ses avocats ont fustigé une situation kafkaïenne et dénoncé un traitement « pour le moins paradoxal » à l’encontre de leur client.
Initialement poursuivies pour « complicité d’émigration clandestine », cinq personnes avaient été condamnées en première instance en novembre dernier, écopant de peines allant jusqu’à dix ans de prison ferme pour la principale protagoniste, Amira Bouraoui.
Mais coup de théâtre au procès : deux des condamnés sont finalement libérés dans la foulée, leur peine étant déjà purgée. Tous, sauf Mustapha Bendjama : bien que condamné à seulement 6 mois, ce dernier n’a depuis pas quitté sa cellule. Une situation « scandaleuse » aux yeux de ses soutiens. Son sort ne devrait être examiné qu’au prochain procès, désormais repoussé au 4 janvier.
Incarcéré depuis février 2023, le journaliste est pour rappel accusé de complicité dans la fuite rocambolesque de l’activiste Amira Bouraoui vers la France en février dernier. Aidée par le consulat français de Tunis, celle-ci avait réussi à quitter l’Algérie malgré une interdiction de sortie du territoire, provoquant au passage une crise diplomatique entre Paris et Alger.