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Ataf enfonce le clou sur le fiasco des dettes africaines de Bouteflika

Radio M | 29/12/23 17:12

Ataf enfonce le clou sur le fiasco des dettes africaines de Bouteflika

La récente sortie du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, vient jeter une lumière crue sur la controversée décision de l’ex-président Bouteflika d’annuler unilatéralement en 2013 les dettes contractées auprès de l’Algérie par 14 pays africains, à hauteur de 900 millions de dollars, ainsi que par deux pays arabes, pour plus de 500 millions de dollars.

Invité sur la chaîne Al Jazeera, le chef de la diplomatie algérienne, connu pour avoir soutenu l’opposant Ali Benflis contre Bouteflika en 2014, a vertement critiqué cette mesure, révélant au passage que les pays bénéficiaires au sein de l’Union Africaine avaient initialement rédigé une lettre de remerciements àl’Algérie, avant que la délégation algérienne ne leur demande de ne pas la publier « par crainte du rejet » dans l’opinion algérienne. 

« Il n’y a aucun investissement pour cette position, bien sûr ils leur ont dit de ne pas en parler », a insisté M. Ataf, soulignant l’absence totale de contreparties obtenues par l’Algérie en échange de ce cadeau royal à des régimes peu recommandables.

Car derrière la communication bien huilée autour d’ « un geste de solidarité africain », ce sont bien 900 millions de dollars qui sont passés à la trappe, sans consultation du Parlement algérien qui plus est, contrairement aux dispositions légales en vigueur.

Plusieurs experts ont dénoncé à l’époque une décision « opaque » ne servant que les intérêts personnels de Bouteflika, désireux de redorer son blason sur la scène internationale au mépris des intérêts du peuple algérien. 

La sortie du ministre Attaf vient donc confirmer a posteriori le caractère précipité, voire dangereux de cette décision, y compris aux yeux de certains au sein même du gouvernement algérien. Elle illustre la propension de l’ex-rais à distribuer l’argent public à tours de bras quand son propre bilan économique et social dans le pays était désastreux.

Par ailleurs, même si les répercussions économiques précises de l’effacement de ces dettes sont difficiles à évaluer avec certitude, il ne fait aucun doute que renoncer à 1,4 milliard de dollars de créances a représenté un fardeau financier pour l’Algérie.

Visiblement, même du côté des pays bénéficiaires, la gratitude n’était pas au rendez-vous, puisqu’on leur a expressément demandé de ne pas remercier publiquement l’Algérie. De quoi sérieusement relativiser la prétendue « diplomatie généreuse » auto-proclamée par Bouteflika. Au final, ces millions de dollars offerts sans raison valable auront seulement profité à redorer l’ego surdimensionné du président déchu, au grand dam du peuple algérien spolié.