La fuite rocambolesque d’un passager clandestin à l’aéroport d’Oran provoque un séisme au sein des services de sécurité. Pas moins de 17 membres de la police aux frontières et des douanes ont été suspendus à titre conservatoire dans l’attente des conclusions de l’enquête ouverte par le parquet d’Oran.
Les faits remontent au 29 décembre dernier. Ce jour-là, un jeune homme d’une vingtaine d’années réussit à s’introduire dans l’enceinte de l’aéroport en escaladant le grillage, à se faufiler sur le tarmac et à monter dans le train d’atterrissage d’un Boeing 737 à destination de Paris.
L’alerte n’est donnée que tardivement, l’avion ayant déjà décollé depuis près de 2h30 avec son passager clandestin à son bord. Ce n’est qu’à l’arrivée à Roissy que le jeune homme en hypothermie sévère est découvert dans un état préoccupant par le personnel au sol.
Conséquence directe de cette intrusion inédite : cette affaire porte un coup sérieux à la réputation des services frontaliers et douaniers de l’aéroport d’Oran. Comment un individu a-t-il pu approcher d’un appareil et y pénétrer en toute impunité ?
Certes, si certains passagers clandestins parviennent miraculeusement à leur fin, à l’instar de ce mineur de 16 ans nommé Aymen qui, en mars 2022, avait réussi à rejoindre la France après avoir voyagé dans la soute à bagages d’un avion au départ de Constantine, l’issue est malheureusement souvent tragique.
Ainsi, le drame vécu à Oran rappelle cruellement celui survenu quelques mois plus tôt à Alger. Le 4 juin dernier, les corps sans vie de deux hommes de 20 à 23 ans avaient été retrouvés dans un appareil immobilisé sur le tarmac de l’aéroport de la capitale. Ces migrants en quête d’Europe ont vraisemblablement succombé au froid et au manque d’oxygène.
