Le procès en appel des accusés dans le dossier de la fuite d’Algérie de l’opposante Amira Bouraoui a repris jeudi devant la Cour de Constantine. Lors de cette audience, le représentant du Parquet a réclamé une peine alourdie à l’encontre du journaliste Mustapha Bendjama ainsi que de quatre autres prévenus.
Parmi eux, Yacine Bentayeb, cousin de Mme Bouraoui, Djamel Miassi qui l’a conduite clandestinement jusqu’en Tunisie, l’officier de police des frontières Ali Tikida, et la mère de la principale intéressée Khadidja Bouraoui. Tous sont poursuivis pour complicité d’ « immigration illégale ».
Pour rappel, M. Bendjama avait écopé le 7 novembre 2023 de 6 mois ferme dans cette affaire. Les chefs d’inculpation initialement retenus – « participation à une organisation criminelle en vue de commettre le crime d’immigration illégale » et « trafic de migrants au sein d’un gang criminel organisé »- avaient été requalifiés en délits d’ « aide à l’immigration illégale ». Or, ayant déjà passé 8 mois et 2 semaines en détention provisoire, il aurait dû être remis en liberté.
Cependant, le journaliste a fait l’objet d’un double mandat de dépôt depuis le 19 février, pour deux affaires distinctes. Il a d’abord été condamné le 26 octobre à 8 mois de prison ferme et à 1 an avec sursis, avant de faire face au verdict dans l’affaire Bouraoui. Aussi, son maintien en détention était « illégal », selon son avocat Me Abdellah Haboul.
La défense argue que leur client a déjà purgé l’ensemble des peines prononcées contre lui selon l’article 13 du code de l’organisation pénitentiaire. Cet article stipule que la détention provisoire doit être déduite dans son intégralité des peines de prison.